je méprise haut et fort cette façon de faire d’un pseudo-journalisme qui relève plus de l’infotainment (information spectacle ou infodivertissement) que de l’émission politique de qualité. Les animateurs savaient très bien ce qu’ils faisaient en jouant le pari du buzz plutôt que du débat profond et argumenté. On a donc déroulé – sur une émission de service public (bien mauvais service rendu audit public…) – un tapis rouge à quelqun dont on connait maintenant tous les obsessions identitaires. Cela n’a pas manqué, et personne, malgré ses grossières affirmations obsessionnellement orientées, ne l’a recadré.
On ne peut pas dire en outre que Juppé se soit montré véritablement en désaccord profond avec Ménard, duquel il s’est laissé dicter son positionnement… On connait en effet la grande perméabilité actuelle des idées de l’extrême droite dans la droite dite républicaine, qui le montre si peu, employant si aisément les mots de l’ennemi, la bête immonde. Et les mêmes s’indigneront ensuite de la libération de la parole raciste, et lanceront des cris de vierges effarouchées, préférant pointer du doigt ses salauds de pauvres, de médiocres et d’incultes qui votent pour le FN ? Beau sens de la responsabilité que voilà… En lui servant ainsi la soupe ? En ne remettant pas Ménard à sa place quand il parle de la bonne gestion de sa ville, ce que Juppé ne contredit nullement, ou d’une manière si molle qu’elle nous est passée inaperçue ? Ce journalisme là aurait-il perdu la mémoire, lui qui a si souvent tendu la perche à ce spécialiste de la com qu’est Ménard, en démultipliant la portée médiatique de ses saillies nauséabondes ? Et je repense alors au titre de cet article que j’ai lu cet après-midi…
… Alors, oui, ce qu’il me reste une heure après de cette émission plus que médiocre à l’appareillage si critiquable, insupportable caisse de résonance des idées de l’extrême droite sans que ses animateurs n’aient ressenti à aucun moment le besoin d’y opposer une parole contradictoire, c’est ceci : du journalisme de bazar… Le peuple est aussi ce que l’on en fait. Et à voir ce qu’on lui sert…
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