A quelques jours du début du festival MaMA, nous avons rencontré sa programmatrice, Ségolène Favre Cooper. Elle partage avec nous ses coups de cœur de la programmation à ne (surtout) pas rater.
Efflorescence Culturelle : Comment préparez-vous la programmation du MaMA ?
Ségolène Favre Cooper : Cette année, on a monté un comité de programmation avec qui je travaillais en collaboration. Le comité était un support à la fois consultatif et force de proposition. L'idée était de mélanger des professionnels du live et des médias. Il y a aussi des programmateurs qui sont en lien avec les maisons de disque. On confronte les regards et les visions qui sont très différents d'un milieu à l'autre. Parmi les membres du comité, il y a Philippe le Breton qui est directeur artistique des bars en Trans à Rennes. Dans l'équipe MaMA, il est responsable des partenariats avec les medias. Il y a aussi Thomas le François, le CEO d'Allo Floride une agence d'événementiel et de booking. Et enfin Frederic Mazé, programmateur musical en TV, qui a travaillé pour Alcaline.
Que devons-nous attendre de cette nouvelle édition ?
Cette année marque un tournant. On confirme le concept qui a été mis en place l'année dernière. Mama a été le 1 er festival indoor en France à mettre en place un système de bracelets, qui donne accès à l'ensemble des salles de concerts sur les 3 jours. Le public a adoré, on a eu que des retours positifs, alors on continue sur notre lancée. On a des salles très différentes : la plus petite salle fait 50 personnes quand la Cigale en fait 1500. C'est pas la même catégorie et il faut jongler. Mais les gens voient les artistes qu'ils connaissent et qu'il aiment et en même temps ils découvrent des choses au gré de leur pérégrination. Et cette année, on ouvre d'autres horizons, avec une programmation plus électro. On a monté une grosse soirée le jeudi soir avec le label électro de Believe. Il y aura aussi une soirée électro au Divan du Monde le mercredi.
On a l'impression qu'au delà de l'évènement pro, vous vous adressez de plus en plus au grand public.
C'est une volonté depuis le départ, mais ce n'est pas évident de se faire entendre du public parisien. L'automne est une période extrêmement chargée pour la musique. Il y a beaucoup de sorties d'albums, de concerts... C'est aussi à cette période que se déroulent deux autres festivals très installés : les Inrocks et Pitchfork. Pour beaucoup de personnes, le MaMA c'est un event pro. La journée il y a la convention, avec des rencontres et des conférences. C'est vrai que les artistes se produisent pour présenter leurs nouveaux projets en direction des programmateurs et des media, mais ils viennent aussi à la rencontre de leur public. Le MaMA est un festival à part entière. Quand on propose des artistes qu'ils soient connus ou pas, on a envie de les faire découvrir aux professionnels comme au grand public ! Ce sont des coups de cœur, des artistes auxquels on croit et qui peuvent cartonner sur le marche français. L'idée c'est que le public découvre ces artistes en même temps que les programmateurs.
Que nous recommandez-vous d'aller voir cette année ?
On est très heureux d'accueillir les artistes les plus connus du line-up. Par exemple, on est très honorés d'avoir Christophe qui vient présenter son nouvel album. Et puis, il y a les artistes moins connus et les nouveautés. Cette année parmi les pépites des découvertes on peut citer Tulegur. Ce sont des artistes chinois, un duo folk avec une base traditionnelle mongole. Le chanteur fait un chant très guttural. C'est vraiment un ovni et on a hâte de voir ce que ça va donner.
Tulegur, Paléo Festival Nyon 2015 (concert...
D'autres artistes insolites se produiront à la soirée au Carmen le mercredi soir. Maxence Cyrin, Lambert et Federico Albanese. C'est une soirée qui va tourner autour du piano. Ça va être très beau. On a pas mal de nouveautés pour le public. Ce sont des artistes qui montent et qui restent peu connus encore en France. Par exemple, il y a le suédois Albin Lee Meldau. Il cartonne en Europe y compris en Angleterre. Ce sera son premier concert en France.
Je pense aussi à Iglooghost, qu'il ne faut pas le rater le vendredi. C'est un petit jeune de l'électro adossé à une belle soirée Pleiade qui va présenter une partie de son écurie (Cosmic Boys, Romulus...). Il y a aussi Jelani Blackman un anglais qui vient du hip hop, ou encore Jake Issac qui joue la même soirée en solo. C'est là qu'il il est le plus organique. Il écrit des folk songs très catchy, il a une voix dingue. Il va enchanter le public de la Boule Noire.
Propos recueillis par Magali Agnel