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Vincent Cassel à la Chambre de Commerce de Genève

Publié le 06 octobre 2016 par Nicomak @Myriam_Nicomak

Hélas, ce n’était pas l’acteur! Mais son sosie helvète avec qui nous avons discuté Vendredi dernier à la Conférence sur le Développement Durable à Genève. Le 23 Septembre la Chambre de Commerce, proche du Lac Léman, invita chefs d’entreprises et professeurs pour discuter de l’utilité d’une Charte de Développement Durable au sein d’une entreprise.

C’est quoi une Charte ?

Ce n’est pas sorcier! Il s’agit tout simplement d’une feuille au format A4 où sont rédigés les principaux points sur lesquels l’entreprise et/ou les parties prenantes s’engagent. A cela vous ajoutez « Développement Durable » et paf!…les engagements passent au vert! Si seulement, c’était aussi simple…

Qui dit quoi ?

Nous avons eu une explication historique du Développement Durable. Eg: le rapport Brundtland en ’87, les sommets et autres protocoles, la définition du DD de RIO qui en voulant plaire à tout le monde a fini par perdre tout sens. Jusque-là, c’était bien académique. Le Professeur François Dermange a poursuivi en donnant un petit conseil aux exécutifs suisses présents: « Une charte, juste pour créer une charte. Ça ne sert à rien! » On est entièrement d’accord avec lui à Nicomak. Le Professeur ne laissa pas son auditoire dans l’ignorance. Il partagea alors avec eux ce que l’on pourrait appeler la potion magique de la Charte. « Avant tout il faut définir le Développement Durable selon les valeurs de l’entreprise. » Il ne faut donc pas être dans une crise d’identité. La bonne nouvelle c’est qu’il n’y a pas qu’une seule définition !

Ensuite se sont suivies les entreprises Immotech Construction et Serbeco. Et là, on a vu une belle illustration de comment pouvez être définis une charte de Développement Durable. Dominique Genoud, Directeur de Immotech, nous a expliqué que sa charte a été construite en accord avec les parties prenantes. Les intéressés ont participé à son élaboration et ont ratifié la charte pour l’appliquer ensuite à leur entreprise. Dans le secteur, peu nombreux sont ce qui ont trouvé leur compte et Dominique Genoud a conclus en disant que la charte pouvait paraître sélective mais qu’ils essayaient de garder un dialogue ouvert avec tout nouveau arrivant. D’ailleurs les rubriques de leur charte sont des termes larges qui englobent différents sujets : Dimension Economique, Dimension Sociale, Dimension Environnementale et Informations.

A l’inverse, Frédérique Choffat, Responsable Développement Durable, nous a montré que leur charte avait des rubriques bien plus spécifiques car construites par tous les acteurs de la compagnie Serbeco (Dirigeants, cadres, salariés) en 9 axes ! Celles-ci sont : Entreprise familiale, 3 piliers du DD, Ethique, Expertise, Créativité, Haut Niveau de Qualité, La vision citoyenne, Amélioration de performance et Communication. A défaut d’avoir été généré par les parties prenantes, la Charte de Serbeco se voulait être un inventaire des actions déjà existantes. Une charte qui fonctionne comme un organisme vivant, qui grandit comme tel !

Commentaires des intervenants et des auditeurs

La dynamique de la conférence a encouragé la participation des auditeurs. Nous avons retenu de l’un des nombreux commentaires, la construction de deux idées : Une charte « interne » est fragile car quand on la construit seulement avec les engagements des collaborateurs, il est difficile d’être en accord avec les parties prenantes qui n’ont même pas été sollicité. D’ailleurs, si le responsable de cette charte s’en va, la conscience durable qu’il incarnait et transmettait au sein de l’entreprise disparaîtra avec lui et la relève devra recommencer une tâche pénible. L’avantage est qu’elle est participative, à titre informative et non autoritaire. Deuxième idée, une charte du secteur industriel paraît plus pérenne car celle-ci a été construite en sollicitant tous les acteurs. Par conséquent si le responsable s’en va, l’idée restera implantée, transmise et appliquée par les parties prenantes. La pression du groupe agira passivement sur les actions des déviants. « On fait tous comme ça ». L’inconvénient est que ce type de charte peut constituer une barrière d’entrée dans l’industrie en question.

En bref

  • La charte peut être utile voire nécessaire, mais au préalable il est nécessaire que l’entreprise ait défini son engagement au Développement Durable, son ADN.
  • Le contenu de la Charte ne suit pas une structure unique. Il est malléable et illustre les objectifs de l’entreprise.
  • L’entreprise a un réel besoin de suivi des valeurs de la charte au sein des parties prenantes.

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