C’est un peu passé comme une lettre à la poste. Même si la femme à l’origine de cette loi a bien pris trois ans pour l’obtenir.
Le Royaume-Uni a fait passer une nouvelle loi sur la pornographie la semaine dernière. Out les fouets, les fétichistes, les sado-masos. Une loi sur la pornographie violente, dont la diffusion était interdite, mais désormais, la possession aussi, qui pourrait amener un Anglais trois ans en prison. Un durcissement de la législation qui est finalement un peu née dans l’esprit de Liz Longhurst. Il y a longtemps, sa fille fut étranglée par un homme “accro au porno violent”, condamné à 26 ans de prison. Liz Longhurst a donc milité et milité sans cesse pour l’interdiction totale de contenu violent dans le porno, associée au député Martin Salter. Soutenue par plusieurs églises, des associations féministes, puis une pétition de 50 000 signatures, plus les 189 députés en faveur de cette loi.
Désormais, tout ce qui “montre de façon explicite et réaliste une situation qui menace la vie d’une personne”, tout “acte qui peut provoquer de graves blessures à l’anus, la poitrine ou les parties génitales d’une peronne”, est strictement interdit. Même si les mots sont assez clairs, cette nouvelle proposition de loi n’a pas suscité l’enthousiasme dans le milieu SM (et c’est une litote). Y a de quoi se sentir un peu concerné, quand on aime tirailler des tétons, étouffer son partenaire, voire le cock and ball torture, comme on dit Outre-manche.
Mais le pouvoir rassure. Un porte-parole a affirmé à la BBC que cette loi “ne concerne pas ceux qui tombent accidentellement sur de la pornographie obscène, ne vise pas non plus l’industrie pornographique ni les vendeurs de matériel de bondage.” En gros, ça ne concerne personne, juste ceux qui téléchargent sur Internet. Parce que ce contenu pornographique violent est déjà interdit en Angleterre, mais en interdisant sa possession, les députés sont persuadés qu’ils assurent son interdiction offline et online.