Martin Scorsese tourne son 9ème long métrage. Son premier depuis son film si bien reçu The Raging Bull.
Robert DeNiro y sera encore la star.
Pukin n'a aucun talent, mais il est persistant et obsessif. Après avoir été filtré de toutes les manières possibles, après avoir été pleinement refusé par une subalterne à Langford, après même s'être introduit dans la maison privée de Langford, il kidnappera l'animateur afin de s'assurer de passer en ondes durant son show sous le nom du King of Comedy. Pas même 15 minutes de gloire, peut-être même pas 10, faute de ressources.
Il dit n'importe quoi en direct et les gens rient, car ils sont prédisposés à le faire. Pupkin est un mégalomaniaque, obsédé par les médias. Son manque de talent importe peu à ses yeux, son objectif n'est que de gagner. Gagner l'approbation de ses amis. Des stars qu'il s'imagine devenir ses amis. Celle de celle qu'il aime et désire. Il ne supporte pas la réjection. Il devient agressant, assez facilement.
Ça vous rappelle quelqu'un?
Si le film n'est pas l'un des préférés de Scorsese, ni du public de Scorsese, la comédie noire d'y il y a 23 ans est plus pertinente que jamais.
Le film de Scorsese était une fable presque rococo sur le culte de la célébrité Étatsunienne. Les critiques des années 80 avaient mal reçu le film. Si bien que DeNiro et Scorsese ont ensuite pris 7 ans à retravailler ensemble. On disait de The King of Comedy que était un film vide qui traînait mollement entre la farce vulgaire et le mépris.
Trump est donc un homme de son époque.
Pour Donald, c'est de montrer à la presse et aux politiciens, qui ont le culot de le ridiculiser en ne le prenant pas au sérieux, qu'il peut gagner, car rien n'importe plus que de gagner.
Dans les deux cas, ils sont très drôles.
Pupkin, dans le moment le plus drôle du film, nous fait extrêmement rire quand une complice tient un fusil sur la tempe de leur otage, tandis que celui-ci doit placer un coup de téléphone aux producteurs du Jack Langford Show en lisant des "cues cards" préparées et tenues par Rupert. Il fait la démonstration hilarante en quelques secondes du peu de talent qui l'habite.
Donald...
Oh...j'aimerais donc cesser vous parler de Donald...
Mais c'est comme une plaie.
Tant que ce n'est pas guéri, faudra faire avec.
Guérison prévue: 8 novembre.
Quand il dira que America has cheated.
Quand tout ça sera enterré, on se rappellera de cette élection comme de celle qui aura placé un amateur et une professionnelle côte à côte.
Il sera très intéressant de voir si il s'agira d'un point de bascule pour les années à venir, ou encore l'exception, la fois folle, le moment Pupkin, où le ridicule pouvait tuer.