Une partie de la réponse se trouve dans la compréhension de la génomique du virus. Ces scientifiques de l’Université de Glasgow, en collaboration avec des collègues de l’Université fédérale de Pernambuco, (Brésil), de l’Université de Bohême du Sud (République tchèque), de Yale et de l’Institut Pasteur de Dakarin (Sénégal) ont séquencé le génome du virus isolé chez un patient brésilien. Ils se concentrent ici sur une molécule dérivée du génome capable de détourner la réponse antivirale de l’hôte.
Une molécule dérivée d’un virus qui inhibe une partie très importante du système de réponse antivirale de l’hôte : l’équipe a comparé la séquence du génome de cet isolat d’Amérique du Sud avec d’autres séquences de virus Zika disponibles, a examiné les régions non codantes de la séquence -qui manquent souvent dans les analyses des autres séquences- et a remarqué une partie du génome viral dans les cellules infectées appelé » sfRNA « . Une molécule comparable est également détectée dans d’autres infections virales, par des virus apparentés, comme la dengue par exemple. Les chercheurs décrivent ici une fonction analogue de » ZIKV sfRNA « , la molécule agit en inhibant des parties spécifiques de la réponse antivirale de la cellule hôte.
Des isolats » de terrain » : les chercheurs soulignent aussi l’intérêt d’analyser des isolats recueillis chez les patients » sur le terrain » au-delà d’analyse de virus en culture, afin d’obtenir une image aussi précise que possible de l’épidémie actuelle et des éventuelles mutations du virus. » Il est primordial d’obtenir des données de séquençage aussi proches que possible de celle de virus de patients infectés, pour la compréhension de la pathogenèse de l’infection mais aussi pour la conception de virus atténués pour le développement de vaccins « , soulignent les auteurs, dans leur communiqué.
La découverte de cette molécule capable d’inhiber une partie du système immunitaire va permettre de mieux comprendre le virus et son interaction avec l’hôte, une interaction finalement » assez similaire à celle d’autres virus apparentés tels que la dengue et le virus du Nil occidental « .
Source: PLOS Neglected Tropical Diseases 5 Oct, 2016 (In Press) Full genome sequence and sfRNA interferon antagonist activity of Zika virus from Recife, Brazil