Quatrième de Couverture
De nos jours en Bretagne, peu savent que la légendaire forêt de Brocéliande est le théâtre d’une guerre fratricide entre fées. Victime de fièvres inexplicables lors de la nouvelle et de la pleine lune, la lycéenne Hikira C. Bisclavret fait un jour la connaissance d’Éric Freinet. Un être ambigu qui la fascine et en qui elle trouve un ami inespéré. Éric et Hikira deviennent alors les cibles d’une marraine prête à tout pour les détruire. Une alliance est leur seul espoir de survie. Car découvrir la vérité derrière « Le lai du Bisclavret » ne sera pas sans payer le prix fort. Après tout, les Demoiselles sont aussi merveilleuses que terribles…
Férue de mythologie celtique mais aussi nordique nourrie par le travail de l’elficologue Pierre Dubois, passionnée d’Histoire et de littérature médiévale, et joueuse invétérée de jeux de rôles… Lia Vilorë a commencé dès le collège à écrire des histoires où le destin tragique la magie dangereuse et la féerie noire avaient la part belle.
Mon avis
Hikira Bisclavret estsouvent fiévreuse, mais à un point où un être humain ne devrait pas s’en sortir. Ses sens déraillent quand elle est dans cet état et rien ne peut la calmer. Hantée par des rêves étranges et le souvenir de sa mère morte dans d’étranges circonstances, elle tente de menée une vie normale malgré ses soucis de santé. Eric Freinet, arrivé récemment, devient alors son médecin. Le père d’Hikira, d’abord réticent, voit finalement en Eric la seule personne capable d’aider sa fille à qui il cache une terrible vérité : c’est sur elle que repose la protection de Brocéliande et l’équilibre de la guerre entre les Fées, ces êtres magiques qui sont la balance entre le bien et le mal sur le monde.
Lia Vilorë nous entraine au cœur d’une vieille légende qui entoure la mythique forêt de Brocéliande : celle du lai de Bisclavret de Marie de France. Elle fait de cette légende une histoire pleine de mystères et nous prouve une nouvelle fois qu’elle peut s’approprier des mythes pour en faire une histoire de fantasy actuelle.
Chaque personnage de l’histoire a son rôle à jouer, qu’il soit humain ou plus que ça : la guerre qui s’annonce n’est pas l’affaire que des êtres surnaturels. Hikira est une adolescente instable, complètement à part. Je n’ai pas réussi à m’attacher à elle et c’est sûrement parce qu’elle n’est qu’une marionnette durant la quasi-totalité du tome : c’est Eric qui tient la place la plus importante ici. Cela peut paraître étrange, déroutant, mais ça permet d’intégrer un tout nouvel univers à travers les yeux d’un personnage qui, comme nous, n’a normalement rien à voir avec des histoires surnaturelles. C’est un choix audacieux qui remplit son rôle. Malheureusement, cela empêche de voir en Hikira l’héroïne de l’histoire : ses émotions, ses pensées n’avaient finalement que peu d’intérêt à mes yeux. De plus, c’est une adolescente assez horripilante : son instabilité, ses répliques insolentes et son côté ignorant m’ont ennuyée. Heureusement, j’ai pris le parti de me focaliser uniquement sur l’histoire qui, elle, est riche. Eric est aussi antipathique mais pas de la même façon. Son assurance et son arrogance m’ont agacée mais de la bonne manière : j’aime quand c’est l’essence d’un personnage qui m’agace parce que, comme dans la vie, on n’apprécie pas tous les caractères. Un livre, c’est aussi ça : faire ressentir toutes sortes d’émotions au lecteur en fonction de qui il est.
Les relations entre les personnages ne m’ont pas totalement convaincue : c’est tout le problème d’un premier tome où il y a beaucoup d’informations à partager et une histoire à faire évoluer. Certains liens se créent trop vite à mon goût. J’aime quand les choses se font sur la durée et là, ce n’est pas le cas. Mais c’est un goût très personnel qui ne m’a pas empêchée d’apprécier le background du roman.
Le gros avantage de ce premier tome est de nous présenter une histoire qui n'est pas manichéenne ainsi qu'une autre vision du loup-garou, une vision qui nous évite - enfin - les banalités sur les malédictions vilaines et le côté maléfique de ces créatures.
Beaucoup de mes questions sont restées sans réponse mais j’ai eu suffisamment d’éléments à me mettre sous la dent pour avoir envie d’en savoir plus. Lia Vilorë est restée fidèle à la légende née de Marie de France tout en se l’appropriant pour en faire une histoire à elle. Le point fort de ce premier tome reste son histoire, quand, à mes yeux, le point faible vient des personnages auxquels je n’ai pas su m’attacher.
Je regrette de ne pas avoir retrouvé l’humour mordant de l’auteur que j’avais pu découvrir dans Vampires d’une nuit de printemps mais, soyons honnêtes, on ne peut pas toujours avoir une héroïne si haut perchée qu’elle est un sketch à elle toute seule (Lía Fáil, tu resteras toujours dans mon cœur).
Merci à Lia Vilorë pour m'avoir proposé de lire son ouvrage.