L’interculturel dans le monde du travail

Publié le 05 octobre 2016 par Nicomak @Myriam_Nicomak

Les entreprises sont amenées de plus en plus à s’ouvrir au monde et à travailler avec d’autres pays …mais les cultures différentes peuvent être un obstacle au bon déroulement de la coopération. Si vous vous demandez qu’elles sont les bases du management interculturel et les bonnes pratiques pour garantir une relation interculturelle de confiance, cet article est pour vous !

Les dimensions de Geert Hofstede

Ce psychologue néerlandais s’est fortement intéressé aux différences culturelles et s’est basé sur six dimensions pour mieux appréhender et comprendre les cultures. Avant de travailler avec un pays étranger, vous pouvez donc vous intéresser aux analyses de G. Hofstede en consultant et comparant ces dimensions avec votre pays sur ce site.

Pour vous aider, voici une explication rapide des dimensions d’Hofstede :

    • La distance hiérarchique correspond à l’acceptation des sociétés de l’inégalité de pouvoir. Ainsi la Chine se trouve avoir un index assez élevé, les salariés ont une relation distante avec leurs patrons alors que les néerlandais sont beaucoup plus autonomes dans leur travail.
    • L’index du contrôle et de l’incertitude permet d’avoir une idée sur la gestion des imprévus et de la réglementation pour le futur. Sur ce point, la Corée du Sud a par exemple un des index les plus élevés. Attendez-vous donc à de nombreuses régulations pour garantir la sécurité des projets et à des réticences aux innovations. Au contraire, au Danemark et aux Etats-Unis l’incertitude n’est pas un problème : les créatifs sont encouragés.
    • L’individualisme et le collectivisme opposent les sociétés qui placent l’individu au dessus des normes sociales et de groupe à celles considérant l’individu comme faisant partie d’un groupe. A Taïwan par exemple, les relations sont souvent fortes, reliées même à la famille et les responsabilités du groupe priment avant la réussite individuelle. Les Etats-Unis et le Canada présentent un fort individualisme qui se traduit par la bienveillance envers soi et les personnes seulement proches.
    • L’index de masculinité renvoi à l’importance de la compétition, le résultat et le succès comme au Royaume Uni où l’ambition de la performance est fortement recherchée. La Suède, et plus généralement les pays scandinaves sont considérés comme des sociétés féminines c’est à dire où l’égalité, la compassion et le dialogue sont mis en avant.
    • L’orientation long terme correspond aux sociétés dans lesquelles la vertu a une place importante. Les entreprises sud-coréennes portent en ce sens de l’importance à la durabilité, à une croissance régulièrement en hausse et aux bénéfices pas seulement pour les actionnaires du moment mais surtout pour les générations futures. Au contraire, la vision à court terme concerne les sociétés comme au Mexique où la vérité est la valeur dominante, les traditions sont respectées et des résultats rapides sont souvent souhaités.
    • Le facteur temps a été étudié par E.T Hall et oppose les sociétés à l’attitude monochronique et celles à l’attitude polychronique. L’Allemagne est un bon exemple de ce premier cas. Le respect des horaires est primordial, les 5 minutes d’avance aux rendez-vous sont une règle de politesse et chaque chose doit être faite en temps voulu. L’attitude polychronique permet à l’inverse de gérer plusieurs activités en même temps et les horaires sont flexibles. Ne vous étonnez donc pas si votre partenaire indien ou marocain arrive avec plusieurs heures de retard !

Ces différentes notions ont un impact souvent non négligeable sur les relations professionnelles et personnelles. La confiance s’obtient par différents moyens suivant les pays, le rapprochement entre la vie personnelle et professionnelle est plus marqué dans certaines cultures plutôt que dans d’autres. Pour aller plus loin dans l’analyse des cultures, je vous conseille de vous renseigner sur les travaux de Lewis en ce qui concerne la communication.

Les comportements en entreprise

Bien sûr, chaque entreprise à des règles, normes et culture différentes, mais la culture du pays influence les comportements au sein des entreprises. Voici donc quelques points qui nécessitent une attention particulière avant de vous rendre à l’étranger ou de faire des affaires avec des entreprises d’un autre pays :

  • La tenue vestimentaire. Dans le monde du travail, les tenues vestimentaires sont de plus en plus harmonisées entre les pays, cependant il faut faire attention à quelques détails. Il est préférable pour les femmes notamment dans les pays principalement musulmans d’éviter de porter des jupes trop courtes ou des hauts trop décolletés. Attention aussi aux significations des couleurs ! Le jaune ayant une connotation pornographique et le blanc, symbole de deuil en Chine sont à soigneusement mettre de coté pour privilégier le rouge, symbole de puissance et d’audace en affaires. La fameuse question « cravate ou pas cravate? » est aussi à se poser avant de partir en voyage d’affaire. Vous trouverez ici d’autres exemples du Nouvel Economiste.
  • Les coutumes. Quelles soient professionnelles ou quotidiennes, elles sont importantes à connaître pour éviter des boulettes… La remise sacrée de la carte de visite au Japon, la familiarité des marocains, les cadeaux chinois et l’importance des titres en Allemagne sont autant de comportements à adopter en voyage. Le Journal du Net vous en présente bien d’autres ici et Out of the Box encore d’autres .
  • La salutation. Nous le savons tous, la première impression peut beaucoup influencer la relation future. Savoir dire « bonjour » dans la langue locale est souvent bien vu et flatteur pour les hôtes. De plus, s’informer à l’avance sur la manière de saluer peut éviter un de ces moments gênants où l’un tend la main alors que l’autre se recule et vous salue comme dans la plupart des pays sud-asiatiques. Cette petite présentation peut être utile pour avoir un aperçu général des différentes pratiques de salutation.
  • …Et dans la vie quotidienne ? Lorsque l’on est amené à passer plusieurs jours dans un pays étranger, c’est aussi intéressant d’en savoir plus sur les bourdes à éviter. Vous pouvez aller faire un tour sur ce blog ci qui propose même un groupe LinkedIn pour échanger sur les risques
    interculturels.

Pas de panique !

Vous partez demain et vous n’avez pas le temps de faire des recherches approfondies ? Pas de panique ! Vous pouvez vous rendre sur ce site là  qui permet d’avoir un aperçu rapide sur le pays et sur les différentes pratiques et coutumes. Ce blog ci propose aussi différents articles de présentation des pays avec des exemples concrets. 

Bien sûr, un faux pas ne veut pas dire que votre contrat tombera à l’eau où que votre partenariat sera compromis. Les entreprises sont souvent indulgentes et peuvent comprendre les maladresses des étrangers, cependant il est important de s’informer en amont pour comprendre les reproches qui pourront être faites. Ceci est d’autant plus important que dans certaines cultures, notamment au Japon, il n’est pas courant de faire des remarques en face à face, vous pourrez alors mettre bien longtemps avant de comprendre pourquoi le courant ne passe pas !

Ouverture d’esprit et observation du terrain sont aussi deux clés importantes pour s’adapter au plus vite et réussir votre expérience interculturelle !

Si vous avez des remarques, des expériences ou d’autres ressources, n’hésitez pas à nous les faire partager !