A ce stade, les 2 candidats vaccins développés par cette équipe de scientifiques de l’Université de Pittsburgh ont montré leur efficacité chez les souris, femelles : la vaccination des souris » mères » a évité à leurs petits les troubles neurologiques caractéristiques de l’infection maternelle au virus Zika. Des données présentées dans la revue EBioMedicine qui apportent l’immense espoir de pouvoir réduire l’incidence des troubles du développement et des malformations congénitales neurologiques sévères, dont la microcéphalie, liés à l’épidémie brésilienne.
Ces 2 vaccins contre le virus Zika ont finalement transmis avec succès l’immunité de souris femelles mères à leurs petits, conçus juste après la vaccination de la mère. » Nous avons non seulement mis au point un vaccin candidat prometteur pour les essais précliniques et, éventuellement, les essais cliniques humains, mais aussi un mode d’administration peu coûteux à produire et à distribuer à des centaines de milliers de personnes, résume le Dr Andrea Gambotto, professeur agrégé de chirurgie à la » Pitt » et auteur principal de l’étude.
1. L’un des deux candidats utilise en effet un » patch de microaiguilles » pour administrer le vaccin juste en dessous de la surface de la peau, par l’intermédiaire de petits cristaux qui se dissolvent après avoir été mis en contact avec la peau par le patch. Une technologie déjà documentée en insulinothérapie, dans le traitement du diabète.
2. L’autre vaccin utilise l’injection traditionnelle mais » tout de même » un adénovirus » vecteur (du rhume) infecter les cellules hôtes de manière à induire et présenter des antigènes du virus Zika au système immunitaire et construire une immunité. Les deux vaccins utilisent des protéines d’enveloppe (du virus vecteur) comme antigènes pour amorcer le système immunitaire et lui permettre de reconnaître et de combattre le virus.
Vers une immunité neurologique contre Zika : les chercheurs ont testé leurs candidats sur 3 groupes de souris femelles de 5 souris chacun, immunisées avec l’un des deux vaccins ou un placebo (solution saline). 2 semaines après la première dose, les souris ont reçu une deuxième dose de rappel du même vaccin. Des tests sanguins ont été effectués après la première dose puis toutes les 2 semaines.
ØLes souris vaccinées présentent une immunité contre Zika :
– 2 semaines après l’immunisation avec le » vaccin adénovirus «
– 6 semaines après l’immunisation avec le » vaccin patch «
– 5 semaines après la vaccination initiale, les souris femelles ont été accouplées avec des mâles non vaccinés. Comme les souris ne développent pas de microcéphalie, les chercheurs ont attendu une semaine après leur naissance et ont exposé les bébés souris au virus.
· Tous les petits des mères immunisées avec le vaccin adénovirus et la moitié des petits des mères qui ont reçu le vaccin patch ont survécu à l’infection.
· 12,5% des petits de mères du groupe témoin non vaccinées, ont survécu. Et ceux qui survivent, présentent des signes de dommages neurologiques, dont la perte de l’équilibre, une faiblesse musculaire et une paralysie des membres.
Si le vaccin par adénovirus obtient ici de meilleurs résultats, c’est plutôt la preuve de concept d’une présentation de l’antigène par protéines d’enveloppe qui est apportée ici. En effet, un tel vaccin ne serait pas adapté à l’Homme, parce que nos systèmes immunitaires neutraliseraient tout simplement ce virus du rhume avant tout amorçage du système immunitaire. Les chercheurs avancent plutôt sur la piste du vaccin patch avec l’espoir de pouvoir rapidement lancer les essais cliniques chez l’Homme.
Source: EBioMedicine October 2016 DOI: 10.1016/j.ebiom.2016.09.028 Preventative Vaccines for Zika Virus Outbreak: Preliminary Evaluation et Communiqué University of Pittsburgh Schools of the Health Sciences Oct. 3, 2016 Preliminary Zika Vaccines Prevent Neurological Disorders in Newborn Mice
(Visuel “Micro-needles@Cheng Kung University et OMS)
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