Conviction // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Si je comprend le raisonnement de ABC quand ils ont commandé Conviction, je ne comprends pas comment cette série peut être aussi médiocre. L’idée n’était pas forcément mauvaise mais disons que rien ne semble réellement coller. Je retrouve tous les problèmes des séries procédurales du milieu des années 2000, vous savez de celles qui sont passe partout et que l’on oublie une fois l’épisode terminé. C’est ce qui s’est passé pour moi avec Conviction. Rien n’a réellement retenu mon attention si ce n’est Hayley Atwell (Agent Carter). Cette dernière sait imposer son charme et son jeu d’actrice, même saucissonnée dans une robe qui lui donne l’impression d’être dans une série des années 70. Conviction accumule malheureusement une ribambelle de clichés, ce qui est réellement un problème. On se retrouve alors avec les poncifs génériques et cliniques de la série procédurale. J’ai automatiquement pensé à des séries comme Unforgettable ou encore Past Life (oui oui !) tant l’ambiance ultra froide qui se dégage de cette série n’a rien de réconfortant. Hayley Atwell se retrouve avec Conviction, probablement comme un lot de consolation après l’annulation d’Agent Carter sauf que ce n’est clairement pas une montée en gamme, c’est tout l’inverse.
Au sein du système judiciaire américain, rien n'est tout noir ou tout blanc. Il suffit de demander à Hayes Morrison, avocate et fille de l'ex-Président des États-Unis. Après avoir été arrêtée pour possession de stupéfiants, elle fait face à un dilemme : aller en prison ou accepter un emploi chez son rival, l'avocat new-yorkais Conner Wallace. Afin d'éviter de teinter la campagne électorale de sa mère, Hayes décide d'accepter l'offre et se retrouve ainsi au sein d'une unité spéciale de la police à travailler avec des experts dans de multiples domaines pour réexaminer des dossiers problématiques.
Le cas de la semaine que l’on se coltine dans ce premier épisode n’offre de rien de nouveau. Malgré l’aide d’un casting fourni et de quelques bonnes trouvailles narratives pour muscler un peu l’ensemble, on ne peut s’empêcher de voir toutes les faiblesses apparaître les unes après les autres. Au fond, Conviction reste solide et saura trouver son public mais elle ne vient pas nous proposer quelque chose de nouveau dans un paysage qui a justement besoin de séries qui se démarque. A l’ère où nous sommes, Conviction apparaît donc comme une tentative de faire renaître un passé qui n’est plus là, l’époque de l’âge d’or des séries procédurales qui fonctionnaient sur la connaissance de ses héros plus que sur l’intérêt que l’on pouvait porter à une histoire globale. Eddie Cahill (CSI NY) se retrouve ici dans le rôle du procureur générale qui engage notre héroïne, Hayes Morrison, et le moins que l’on puisse dire c’est que l’acteur manque cruellement de charisme pour nous faire croire à ce poste qu’il occupe. La mécanique de ce premier épisode m’a donné l’impression de prendre le train en marche. C’est comme si je regardais par hasard un épisode d’une série judiciaire quelconque, au milieu de la saison, et que celle-ci espérait que j’aurais envie de rester plus longtemps.
Mais rien n’est réellement fait dans ce sens là justement. Seule Hayley Atwell semble être un pilier suffisamment important pour tenir les murs de la maison mais elle n’a pas les épaules assez larges pour le faire. Le château de cartes sur lequel est construit Conviction n’est donc pas celui auquel je m’attendais et c’est bien dommage. J’étais plus que curieux à l’idée de découvrir Conviction, notamment car je suis un grand adepte de séries judiciaires mais ce qu’elle a réussi à faire ici c’est à me donner envie de prendre mes bagages et les déposer ailleurs. Je n’attendais pas un The Good Wife bis, mais une série plus fun, plus combative et moins ronronnante. Liz Friedman (House) et Liz Friedlander ‘Stalker) n’ont donc pas créé ici la série de l’année et j’ai bien peur qu’elles aient du mal à sortir la tête de l’eau…
Note : 4/10. En bref, un premier épisode assez ennuyeux, étalant les clichés comme du Nutella sur une tartine et pâtissant d’une ambiance clinique assez froide.