Collection, catalogue, lecture ? Il me semble évident qu'un catalogue de collections puisse être un élément déterminant dans le parcours d'un lecteur. Il suffit de deux livres que l'on a beaucoup aimés dans une collection pour s'intéresser à celle-ci et ainsi se donner la chance de découvrir de nouvelles choses en partant à la découverte, sous couvert d'une certaine zone de confort (ou de confiance...) Si l'on a aimé plusieurs livres d'une même collection, il y a des chances que ça fonctionne pour de nouveaux bouquins...
Nous ne savons pas encore que nous louperons la majorité des livres qui existent (à moins de consacrer sa vie à la lecture?) mais heureusement nous ne connaissons même pas les dimensions faramineuses de ce monde merveilleux de l'imaginaire.
Les élèves chanceux auront des parents et des instituteurs, professeurs pour les guider ou les conseiller, les moins chanceux juste des instituteurs et des professeurs et les moins chanceux encore... personne. Injustice sociale déjà à l’œuvre : ce n'est pas parce que l'on a six ans que l'on ne doit pas être tout de suite victime de l'injustice qui nous grignotera le fond des culottes toute la vie... Au contraire même diront les planqués bénis nés sous une bonne étoile, il faut bien qu'il y ait des disparités pour que leurs chérubins aux lèvres d'argent se fassent remarquer. Je m'égare...
Les guides à suivre (ou pas!)
Avant de faire ses premiers choix, il faut se résoudre à abandonner les premières années de cette décennie fondatrice aux desiderata de lecture des parents. Ceux qui espèrent parfois que leur gamin aura lu tous les classiques avant ses vingt ans. Je n'ai pas dérogé à la règle... Sur les conseils des parents et les lectures imposées de l'école (ah la belle façon de dégoûter à jamais des enfants de la lecture en s'y prenant comme des manches!) j'ai essayé pas mal de choses, ressortant de cette décennie avec quelques certitudes que seule l'innocence de cet âge peuvent procurer; mais qui, si elles se sont nuancées, restent plutôt vraies encore aujourd'hui :
Emile Zola m'emmerde...
Steinbeck, le 1er américain
- dans l'ensemble les classiques français m'emmerdent royalement. Les Balzac, Zola, Stendhal et compagnie me tombent des mains. Jules Verne et Victor Hugo tirent leur épingle du jeu. Je suis plus réceptif aux modernes (je découvre Camus notamment) ou bien aux poètes (Villon et Apollinaire)- les anglo-saxons ont mes faveurs, notamment Ernest Hemingway, John Steinbeck et Jack London.
Les premiers élans de bibliophilie
Steve Jacskon et Ian Livingstone sont peut être les initiateurs de mon amour des livres. Ils n'ont pourtant pas écrit de chef d’œuvre,on ne peut même pas les considérer comme des écrivains.
Ces bouquins m'ont fasciné lorsque j'étais collégien. Il s'agissait des prémices de cette culture geek à une époque où les ordinateurs n'étaient pas répandus et où les consoles de jeux ne l'étaient pas davantage. La période dorée des jeux de rôle et des univers fantastiques. J'ai des souvenirs très précis des livres que j'ai lus dans cette série, du moment où je les ai lus, où j'étais... Des souvenirs très nets qui datent d'une trentaine d'années. Ils étaient édités par Folio Junior dans une collection colorée et unifiée que je me faisais une joie d'aligner sur mes étagères de collégien.
Dans mon souvenir, la qualité littéraire n'était pas l'objectif principal de ces bouquins mais à mon âge, je voulais de l'évasion et du fantastique. On m'en apportait avec en plus la possibilité incroyable de pouvoir être soi-même un personnage de l'histoire que j'étais en train de lire. C'est certainement ces mêmes arguments qui ont plu à beaucoup d'autres lecteurs, assurant le succès de cette gamme de livres pendant une bonne dizaine d'années. Pour ceux qui veulent en apprendre davantage ou se replonger dans un trip nostalgique et gentiment régressif, rendez-vous sur ce site.
La période des "Livres dont vous êtes le héros" m'a donc occupé un moment (je dirai une paire d'années) et puis je m'en suis lassé. J'ignore où sont passés ces livres, au fond d'un carton dans le grenier de mes parents ou bien égarés ou encore donnés ?
Mais à la fin de ces années 80, je m'apprête à vivre ma première révolution de lecteur... (à suivre)