La petite planète Mercure a toujours une activité tectonique

Publié le 02 octobre 2016 par Pyxmalion @pyxmalion

Des images en haute résolution de la surface de Mercure ont révélé l’existence de petites failles qui témoignent d’une activité tectonique actuelle. La plus petite planète du Système solaire continue de se contracter.

Mercure, la plus petite planète du Système solaire, est loin d’être figée. Une étude financée par la Nasa qui vient d’être publiée dans Nature Geoscience montre au contraire qu’elle est toujours tectoniquement active, rejoignant ainsi le club restreint où figure la Terre.

« Voilà pourquoi nous explorons, a salué Jim Green, directeur des sciences planétaires au siège de la Nasa à Washington, qui rappelait que pendant des années, les scientifiques croyaient que l’activité tectonique de Mercure appartenait à un passé lointain ». En effet, des failles importantes repérées dés le milieu des années 1970 par la sonde Mariner 10, puis plus récemment par l’orbiteur Messenger (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry, and Ranging), suggéraient que la planète s’était contractée à mesure que son noyau se refroidissait.

Ces nouveaux indices démontrent que cela n’est pas terminé. Les images en plus haute résolution prises à plus basse altitude au cours des 18 derniers mois de la mission (Messenger s’est volontairement écrasé sur Mercure le 30 avril 2015) ont révélé des failles avec de petits escarpements en escalier. Elles ne sont d’ailleurs pas sans rappeler celles qui ont été observées à la surface de la Lune. Pour Tom Watters, directeur scientifique du musée Smithsonian, et son équipe, elles sont plutôt très jeunes géologiquement car nullement abimées (ou alors si peu) par les fréquents impacts météoritiques. Ces petits escarpements sont cohérents avec le champ magnétique de Mercure resté actif des milliards d’années, notent les chercheurs. Le cœur de la planète la plus proche du Soleil continue donc encore de battre. De plus en plus doucement.

Failles larges parfois de plusieurs dizaines de mètres vraisemblablement créées par les flexions du terrain qui s’est soulevé — Crédit : NASA, JHUAPL, Carnegie Institution of Washington, Smithsonian Institution