Si le tome précédent faisait apparaître une nouvelle menace particulièrement inquiétante, obligeant Pearl Jones à sortir des crocs qu’elle avait pourtant si soigneusement rangés en vue d’une retraite pépère dans un bled perdu, celui-ci nous en apprend un peu plus sur le véritable Mal qui se cache derrière le Marchand Gris et oblige même les Vassaux de Vénus, emmenés par Felicia Book, à s’associer à Skinner Sweet et à ses deux nouveaux compères : Pearl Jones et Calvin Poole.
Scott Snyder continue également d’ancrer sa série vampirique dans l’histoire des Etats-Unis. L’action se déroule en effet en 1965, en pleine Guerre Froide opposant les États-Unis à l’URSS. C’est donc une époque particulièrement turbulente pour les américains, notamment marquée par une course effrénée à la conquête de l’espace entre les deux nations, mais également pour les vampires américains. La couverture de ce huitième volet dévoile d’ailleurs clairement que Scott Snyder a bel et bien l’intention d’envoyer ses vampires dans l’espace !
Scott Snyder nous réserve donc un tome dynamique et riche en rebondissements, qui se dévore de la première à la dernière page. Néanmoins, en réduisant ses vampires à des petits rigolos par rapport à la véritable menace qui se cache derrière le Marchand Gris, il s’éloigne peut-être un peu trop du thème vampirique initial et détruit un peu l’âme de cette saga. De plus, la conclusion du récit me semble un peu précipitée.
Graphiquement, Rafael Albuquerque livre cependant un travail à nouveau remarquable et d’une efficacité rare. Le Brésilien s’installe au diapason de l’ambiance, livre des protagonistes bien campés et déchire lors de chaque attaque de ses monstres. Son trait dynamique et nerveux accompagne parfaitement la sauvagerie dégagée par ses créatures et permet d’offrir quelques scènes délicieusement terrifiantes.