Magazine Cuisine
Le 80ème anniversaire de ma
marraine, l'occasion était grande de profiter de la situation pour sortir
quelques bouteilles, à défaut d'un repas au SaQuaNa encore en travaux ! Donc, de fil en aiguille,
nous voilà de nouveau de retour dans notre « patrie », je veux parler bien sûr
de la Normandie, pour un week-end festif. Par un heureux hasard de
circonstance, nous voilà également réunis entre cousins, que ni la vie ni
l'éloignement géographique n'ont réussi à distendre les liens.
Passons aux choses sérieuses.
Le midi, avec quelques viandes froides et une
côte de bœuf, un Moulin à Vent, Clos du Tremblay 2000, Paul et Eric Janin (magnum) : un vin encore jeune au niveau de
la robe, intense et soutenue, à peinte tuilée. Très joli nez fondu, sérieux,
fruité et profond. Une bouche tout en douceur, des tannins polissés, une
acidité totalement intégrée à un substrat vineux, plus bourguignon de la Côte
d'Orien que du Beaujolais. Très longue persistance fine et intense. Excellent
Le soir, en guise d'apéritif, un St Aubin, premier Cru la
Chatenière 2011, Marc Colin :
vin minéral et tellurique, un peu sur la retenue, avec une assise plus Pulignienne
que St Aubinoise (profonde minéralité, corpulence, faible salinité). Grande
structure presque tannique, acidité marquée mais élégante, beaux amers nobles,
sur une finale d'une belle allonge. Une belle garde en perspective. Très Bien +
Pour accompagner des magrets de canard,
j'avais prévu deux vins :
Vacqueyras,
Doucinello 2005, domaine du Sang des Cailloux : extrême jeunesse pour ce vin réalisant un très beau
compromis entre un fruité élégant (fruits noirs), des notes sudistes (figues,
garrigue, épices douces) et une corpulence tannique imposante. Légère
impression de douceur réglissée pour une finale avenante. Très Bien
Madiran, 2005,
Montus : premier nez plus corpulent et moins immédiat que le
Vaqueyras. Mais sous cet air un peu brut et cette mâche imposante, se dégage un
beau vin, tenu et tendu par une acidité millimétrée qui donne un contrepoint
parfait au substrat terrien du tannat, des notes de cacao, d'épices et de fumée.
Finale étirée, jouant sur un registre à la fois tellurique et doux, presque
vibrant. Excellent
Enfin,
pour ne part repartir bancal (quatre vins valent mieux que trois), nous avons
fini la soirée par une douceur teutonne avec ce Riesling Auslese***, Erdener Prälat, 1994,
Jos. Christoffel : en plus des classiques du cépage (notes pétrolées
/ terpéniques et de citron), c'est toute la douceur équilibrée de l'Allemagne
que l'on retrouve ici, avec un côté exotique assez marqué, une fraîcheur
vivifiante en bouche, des notes rôties très légères, presque évanescentes, et
une intégration quasi-parfaite entre l'acidité et les sucres. Un vin à point
aujourd'hui. Excellent +
Bruno