La position du FN défendue par le trésorier du parti concernant le travail dominical met en exergue les ambiguïtés traditionnelles de l'extrême droite en matière sociale et économique. Pour cette dernière, grands patrons, petits commerçants et salariés défendent les mêmes intérêts. Il n'y aurait donc pas entre eux d'intérêts contradictoires, et ce faisant de lutte des classes.
En l'espèce, le FN essaie de défendre les uns et les autres, et plutôt les petits commerçants et les salariés que les grandes enseignes. Mais, il ne faut pas se contenter des slogans et des gros titres qui flattent le peuple.
Ainsi, à la la lecture des petits caractères, le FN ne compte pas abroger les zones touristiques de la loi Maillié qui ont tant contribué à la banalisation du travail dominical et à fragiliser les petits commerces. Et, s'il conteste les zones touristiques de la loi Macron, il en valide le principe puisqu'il est favorable à l'ouverture des grandes enseignes dans certains quartiers !
Il est même favorable à l'ouverture dominicale de tous les petits commerces, comme si cette mesure allait leur permettre de concurrencer les grandes enseignes.
En l'occurrence, c'est du grand n'importe quoi qui ignore que les petits commerçants ont besoin d'un repos hebdomadaire et que les grandes enseignes louent des mètres carrés à de petits commerçants ou à de petites enseignes...
Enfin, s'agissant des salariés, le FN les abandonne carrément en justifiant la suppression de toute compensation au travail dominical au nom du réalisme économique !
Aussi, il ressort de cet article du trésorier du FN et du tract de la fédération parisienne que les voies préconisées par le premier parti d'extrême droite poursuivent les mêmes objectifs que la politique de la droite et du PS : accroître l'exploitation des salarié-e-s et l'extension des privilèges du grand patronat.
Sur ce sujet comme sur les autres, le FN a un double discours, apparemment favorable aux classes populaires, mais foncièrement défenseur des intérêts de l'oligarchie.