Les femmes qui prennent la pilule ont un risque plus élevé de dépression, et de 70%, relève cette étude danoise. En cause, très probablement, les hormones artificielles. Une association particulièrement troublante chez les adolescentes, documentée dans le JAMA Psychiatry et qui incite à de plus amples recherches.
Les chercheurs de l’Université de Copenhague ont étudié l’association entre les différentes méthodes de contraception hormonale et la dépression, à partir des données de 1.061.997 femmes, âgées de 15 à 34 ans, sans antécédents de dépression et suivies de 2000 à 2013. Les méthodes contraceptives ont été classées par type d’œstrogène, de dose, par type de progestérone et par méthode. Les données relatives à l’utilisation d’antidépresseurs ont été recueillies à partir des données de prescription et de diagnostic en service psychiatrique en milieu hospitalier ou en ambulatoire. L’analyse constate que :
55,5% des participantes sont des utilisatrices actuelles ou récentes de contraception hormonale.
· 133.178 premières prescriptions d’antidépresseurs et 23.077 premiers diagnostics de dépression ont été recensés au cours du suivi.
· La prise de contraceptifs oraux augmente de 23% le risque relatif de prescription d’antidépresseur ou de diagnostic de la dépression,
· la pilule progestative : 34%,
· le patch contraceptif (norgestrolmin) : 100%,
· l’anneau vaginal (étonogestrel) : 60%,
· DIU avec lévonorgestrel : 40%.
ØCependant, le risque de dépression diminue avec l’âge (Voir courbe ci-contre). Les adolescentes qui utilisent des contraceptifs oraux combinés (COC) ont un risque accru de 80% de prescription d’antidépresseurs et avec la pilule progestative, un risque 120% plus élevé.
Bref, l’utilisation de la contraception hormonale, en particulier chez les adolescentes, semble associée à l’utilisation ultérieure d’antidépresseurs et à un futur diagnostic de dépression. Mais, attention, il s’agit ici d’une étude d’association qui ne démontre pas la relation de cause à effet, de la contraception hormonale à la dépression. L’étude n’incite pas non plus les femmes, sous contraception hormonale à arrêter leur pilule. Cependant ces données incitent, bien évidemment à poursuivre les recherches. Si ce résultat était confirmé, la dépression pourrait être ajouté au nombre des effets secondaires de la contraception hormonale.
Source: JAMA Psychiatry September 28 2016 doi:10.1001/jamapsychiatry.2016.2387Association of Hormonal Contraception With Depression
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