J’ai vu en septembre 2016, une vidéo très intéressante réalisée par deux élèves des Beaux Arts de Dijon, Louise Crabières et Maxime Tibay. Elle était visible à l’exposition « Traces » au Cellier de Clairvaux.
Il s’agit d’une conversation entre deux personnes (un jeune couple d’amoureux?) dont les petites phrases apparaissent écrites en bas de l’écran, en sur-impression. Le genre de brefs messages qu’on s’envoie dans l’instant, pour garder un contact avec l’autre. Informations éclair, courts bavardages sans conséquences… Juste se suivre, ne pas se perdre, continuer d’être ensemble malgré la séparation.
Et des fragments de décors accompagnent ce dialogue. La table du bistro où elle prend un café en attendant de le retrouver; la voiture dans la rue; la plante verte, les fauteuils de l’appartement où elle l’attend; la cuisine… Mais les objets sont comme grignotés, déchiquetés et couverts d’une étrange matière blanche plus ou moins fondue. De plus, ces lieux évoqués flottent dans la nuit noire d’un espace sidéral. Notre regard circule dans ce cosmos bizarre. Un fil blanc relie chaque scène. Comme le lien qui réunit virtuellement les deux personnages.
Ma première impression fut celle d’un monde inquiétant et dérangeant. Un monde disparu, mort depuis longtemps. Qui tournerait en orbite quelque part dans l’univers. Et puis, j’ai pensé aux deux jeunes qui communiquent, à leurs visions très éphémères qui passent en même temps que leurs textes, à leurs bouffées de présence imaginée, à leurs messages qui voyagent dans un espace-temps express. Ce serait plutôt ça…
En tout cas, c’est assez prenant. Et beau. Les jeunes artistes sont décidément les champions du numérique, de l’image et de l’écran! Mais ce n’est pas toujours réussi comme ici!
Pardon pour la capture d’écran. Pas de bonne qualité. Cliquez dessus quand même pour agrandir, en deux fois!