La méthamphétamine a des effets microbiologiques et immunologiques notables sur la cicatrisation, et c’est l’objet de ces travaux de recherche du New York Institute of Technology. Des données présentées dans la revue Wound Repair and Regeneration qui révèlent comment la combinaison des effets de la substance et le comportement de l’usager bloquent conjointement tout processus de cicatrisation.
L’équipe décrypte comment au niveau cellulaire, la méthamphétamine altère la réponse inflammatoire et interfère avec la cicatrisation des plaies. Chez la souris modèle de plaies, la méthamphétamine favorise l’inflammation chronique et nuit à la cicatrisation. La réponse immunitaire est compromise. En analysant à l’imagerie de pointe les cellules présentes dans des plaies de souris ayant reçu des injections de méthamphétamine, les chercheurs montrent son effet sur la production d’une protéine spécifique d’IL-6, une cytokine impliquée dans la phase aiguë de l’inflammation. La méthamphétamine provoque une surproduction d’IL-6, ce qui retarde la réponse immunitaire et la capacité à réduire l’inflammation. Dans le même temps, la substance induit un processus incontrôlé par lequel les neutrophiles migrent vers la plaie mais avec une capacité naturelle compromise à éliminer les bactéries (en particulier S. aureus – visuel ci-contre) et les débris cellulaires et une surproduction de molécules néfastes à la réparation tissulaire.
Une première voie thérapeutique possible se dessine, celle de l’utilisation d’anticorps qui agissent contre la surproduction d’IL-6.
Sources:
mBio 2015 doi: 10.1128/mBio.01622-15 Methamphetamine Alters the Antimicrobial Efficacy of Phagocytic Cells during Methicillin-Resistant Staphylococcus aureus Skin Infection (Visuel NIAID)
Journal of Infectious Disease 2013 doi: 10.1093/infdis/jit117Methamphetamine Alters Blood Brain Barrier Protein Expression in Mice, Facilitating Central Nervous System Infection by Neurotropic Cryptococcus neoformans
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