Bavarian Gentians (1929) D. H. Lawrence
Not every man has gentians in his house in Soft September, at slow, Sad Michaelmas.
Bavarian gentians, big and dark, only dark darkening the daytime torch-like with the smoking blueness of Pluto’s gloom, ribbed and torch-like, with their blaze of darkness spread blue down flattening into points, flattened under the sweep of white day torch-flower of the blue-smoking darkness, Pluto’s dark- blue daze, black lamps from the halls of Dis, burning dark blue, giving off darkness, blue darkness, as Demeter’s pale lamps give off light, lead me then, lead me the way.
Reach me a gentian, give me a torch! let me guide myself with the blue, forked torch of a flower down the darker and darker stairs, where blue is darkened on blueness, even where Persephone goes, just now, from the frosted September to the sightless realm where darkness is awake upon the dark and Persephone herself is but a voice or a darkness invisible enfolded in the deeper dark of the arms Plutonic, and pierced with the passion of dense gloom, among the splendour of torches of darkness, shedding darkness on the lost bride and her groom.
Deux analyses
Lawrence place son poème sous le signe de la dualité. Il commence par introduire l´image de la lumière avec la demande d'un flambeau pour descendre dans un monde souterrain sombre et qui le devient de plus avec la progression. La mariée, Perséphone est la fille de la terre (la vie) et du jour, alors que son fiancé, Pluton représente la mort et la nuit.
Il répète cette image en particulier dans la seconde moitié du poème, où le lecteur est immergé dans "l'obscurité" (dark, darkness) et "le bleu". Le thème de la vie et de la mort imagé par la lumière et l'obscurité parcourt tout le poème en filigrane et devient tout à fait évident vers la fin. Le narrateur descend dans l'abîme de la mort, "dans les escaliers sombres" jusqu'à ce qu'il atteigne finalement le «royaume aveugle où l'obscurité est mariée à l'obscurité". En contraste, comme il se rapproche de la mort, il utilise une fleur, symbole de la vie, comme flambeau. Peut-être est-ce là le message de Lawrence qu'il y a une vie éternelle dans la mort elle-même.
Laurent fait allusion à Perséphone, une déesse qui a été enlevée par Pluton qui l'a forcée à rester dans son monde souterrain après qu´elle eut mangé des graines de grenade, la nourriture du défunt. Fait intéressant, Lawrence se réfère à Perséphone et à Déméter de la mythologie grecque, mais fait également référence à Pluton de la mythologie romaine. Sciemment? (librement traduit de Britiwiki, à l´article Bavarian gentians)
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Dans « Gentianes de Bavière », Lawrence revoit la fable de la descente aux enfers de Perséphone au déclin de l’année comme le récit de la descente de l’individu dans le plus obscur de l’être. Il pénètre, curieusement, dans le monde de l’oxymore, non pas dans la mort qui donne vie mais dans les ténèbres qui illuminent. Encore plus curieusement, l’union de Perséphone et Dis figure aussi la profondeur de l’acte d’amour, qui serait la voie, selon la sexologie de Lawrence, vers la révélation d’une sorte de nuit cosmique. (Extrait du texte Étude de la création littéraire en langue anglaise d professeur Michael Edwards).