Sortie cette semaine, La Danseuse fait débat pour son traitement de l'homosexualité. Stéphanie Di Giusto, la réalisatrice, a tenté de s'expliquer : " Loïe Fuller était homosexuelle et il était important pour moi de ne pas en faire le sujet du film " (Extrait du dossier de presse) - " L'idée n'était pas de faire La Vie d'Adèle " (Avant-première à l'UGC de Lille). La bombe est lâchée.
En se défendant de réaliser un biopic, et en invoquant sa " liberté d'artiste ", elle prend la liberté de fantasmer une relation avec le personnage fictif de Louis Dorsay (Gaspard Ulliel), afin de tempérer l'homosexualité avérée de Loïe Fuller. Se pose alors la question de l'éthique pour celle qui revendique une honnêteté et un hommage à la danseuse.
Mais ses choix ne sont pas sans conséquence sur le métrage. Caricatural et peu creusé, Louis Dorsay a tout du personnage sacrifié, sa présence étant justifiée afin de ne pas être catalogué " film de femmes " (un affront à éviter visiblement). En cela, il rejoint Mélanie Thierry, (trop) discrète Gabrielle et véritable compagne de Loïe, présentée comme simple collaboratrice.
Si hétérosexualité il y a, elle ne devient pas pour autant le sujet principal d'un film. Alors pourquoi partir du principe que l'homosexualité oui ? L'invisibilisation serait donc la solution à un problème de mentalité ?