Le non irlandais n'a pas effrayé la Commission européenne qui s'en prend à la Slovaquie, selon le Financial Times.
La Slovaquie a, en effet fait passer certaines opérations postales sous contrôle de son opérateur postal public. Et ça c'est mal. Le progrès, en matière européenne, c'est quand le service public
perd des parts de marché et des compétences. En sens inverse, c'est mal. Neelie Kroes a donc menacé la Slovaquie d'attaquer sa décision.
Notons juste que :
1. la décision slovaque ne regarde qu'eux et on pourrait parfaitement plaider la subsidiarité, s'agissant du marché postal d'un pays de 5 millions d'habitants.
2. la décision slovaque nuit aux opérateurs privés slovaques tout autant qu'aux opérateurs privés étrangers. Il n'y a pas de préférence nationale directe exprimée à travers ce choix
3. au fond, à travers la politique de concurrence, ce que la Commission tue, c'est la concurrence entre systèmes privés et publics, et l'émulation entre services publics. Si les slovaques estiment
qu'il est plus utile de confier un champ d'action étendu au service postal public, que ne les laisse-t-on expérimenter ? Ils ont des électeurs pour sanctionner le résultat de cette politique, et,
de toute façon, les poches de l'état slovaque ne sont pas sans fonds. Il pourra bien financer une poste publique, mais pas s'épuiser à nationaliser la moitié de la production nationale.
4. Même chose, au fond, pour les aides d'état. Si l'Italie souhaite subventionner Alitalia, cela les regarde. A chaque état de faire ses choix stratégiques, on verra bien sur la durée qui a raison.
Au lieu de cela, l'Europe impose partout la même impuissance publique, la même vision étriquée et étique de l'action publique.
5. Au final, on notera tout de même que la Commission ne craint pas d'introduire des distorsions sur le marché quand c'est elle qui les décide, que ce soit en légiférant sur le tarif du roaming téléphonique ou en imposant
des droits de douane sur les ampoules basse tension.
Allez, vive la Slovaquie libre !