Il n’est pas coutume sur ce blog de chroniquer des livres mais j’ai envie de partager ma lecture du roman Adieu Lili Marleende Christian Roux, paru dans la collection Thriller Rivages. Collection qui annonce la couleur, il y aura la mort et le sang. Mais aussi le jazz, très présent au début du roman puisque le personnage principal, Julien, est pianiste dans un bar et, sans grande conviction, abreuve les clients de morceaux de jazz. Ambiance morose mais le musicien a une grande connaissance de cette musique et propose aux lecteurs un beau panorama. Une cliente lui demande de jouer toujours le même air, Lili Marleen. Il n’est pas question ici de raconter l’histoire. Du jazz, le pianiste passe à la musique classique, évoquant sa carrière échouée et sa chute dans les univers sinistres et violents propres au polar. Puis se produit un autre glissement, avec un autre personnage, sombre et ambigu qui dévoile une autre musique, celle écrite dans les camps de concentration par les déportés, leurs stratégies pour les conserver et les travaux de ceux qui, aujourd’hui, les répertorient et les font jouer. Cette partie, très documentée, est passionnante et donne envie d’en connaître plus, d’en entendre. Une musique plus que vivante, ressuscitée.Christian Roux, Adieu Lili Marleen, Payot Rivages, 2015 (Rivages Thriller), 272 pagesMarie-Françoise