La plupart des amalgames dentaires est composée d’un mélange de mercure, d’argent, d’étain et d’autres métaux, rappellent ces chercheurs américains, et contribue ainsi, de manière significative à la présence de niveaux de mercure prolongés dans le corps. Leur recherche, basée sur les données de près de 15.000 participants est la première à démontrer une relation entre les plombages dentaires et l’exposition au mercure sur un échantillon représentatif au niveau national (US). Alors que la carie dentaire est l’une des maladies dentaires chroniques les plus répandues, c’est aussi le cas des plombages dentaires, et pourtant » personne ne discute le type de matériaux utilisé par le dentiste « . Cette étude apporte de nouvelles données, plus précises sur ces niveaux d’exposition, qui vont constituer une première base d’évaluation des risques.
Les chercheurs montrent en effet une augmentation significative dans le sang, des niveaux de mercure de méthyle, la forme la plus toxique du mercure, en rapport avec les plombages dentaires. Or le mercure, un métal lourd, est connu pour être toxique à des niveaux élevés pour le cerveau, le cœur, les reins, les poumons et le système immunitaire. Même à des niveaux faibles. Ainsi, les patients qui reçoivent de nombreux plombages dentaires et qui sont, par ailleurs, également exposés au mercure via d’autres sources, environnementales ou alimentaires, sont à risque élevé. L’analyse montre que :
Øles personnes ayant plus de 8 plombages ont des niveaux sanguins augmentés de plus de 150% de mercure. Or, un adulte a, en moyenne, 3 plombages dentaires, 25% 11 ou plus !
Il existe des alternatives, mais : l’étude examine également les résines composites dentaires, une alternative sans mercure pour les obturations dentaires. Cependant, là encore, ces résines peuvent libérer de petites quantités de bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien bien connu pour ses effets néfastes pour la santé. Des recherches sont nécessaires, soulignent les auteurs, pour mieux cerner les effets de l’exposition au BPA à partir de ces matériaux à base de résine.
Une première étape donc pour mieux informer les dentistes et les patients, en évaluant le risque associé aux différents matériaux dentaires sur la santé humaine.
Source: Ecotoxicology and Environmental Safety, 2016 DOI: 10.1016/j.ecoenv.2016.09.001 Associations of blood mercury, inorganic mercury, methyl mercury and bisphenol A with dental surface restorations in the U.S. population, NHANES 2003–2004 and 2010–2012