L’ancien milieu de terrain des Bleus et des Girondins (1970-1986),
actuel entraîneur du Gabon, est le consultant du blog de « Sud Ouest » pour
l’Euro 2008.
On sentait confusément comme un malaise au sein de cette équipe, et je m’étonne qu’il n’ait pas été dissipé en interne par les joueurs eux-mêmes. Comme nous l’avions fait en ouverture de la Coupe du monde, en 1982, où la défaite (1-3) concédée face aux Anglais nous avait conduits, Platini, Trésor, Bossis et moi, à nous dire ce qui n’avait pas bien marché et à s’en entretenir avec Michel Hidalgo. On connaît la suite.
Pour en revenir à l’Euro 2008, on a retrouvé de l’envie et même de la bonne volonté de la part des Tricolores contre l’Italie. Il aura fallu, après la blessure de Ribéry, une décision très contestable de l’arbitre pour changer la donne du match. Penalty aux dépens d’Abidal, je veux bien. Mais pourquoi un carton rouge, alors que le jaune suffisait ? Comme en matière de justice, je suis contre le principe de la double peine. Un arbitre devrait toujours privilégier l’esprit à la lettre.
Pour autant, on ne va pas bouder son plaisir au prétexte que la France a dû boucler ses valises. Il faut, au contraire, se réjouir de voir encore en lice des équipes aussi joueuses que l’Espagne et le Portugal, les Pays-Bas et la Russie. Celle-ci confirme le renouveau du football de l’ancienne Union Soviétique et démontre que la victoire du Zénith de Saint-Pétersbourg en Coupe de l’UEFA n’était pas due au seul hasard.
Peut-être de façon affective, pour mes origines maternelles, je verrais bien l’Espagne, que nous avions battue en finale 2-0 en 1984, remporter l’Euro 2008. Elle l’attend depuis 1964 et, cette année, elle me semble techniquement et même défensivement armée pour aller au bout.