Alors que c’est une véritable déferlante politique qu’on observe à la faveur des primaires du parti étatiste de droite, force est de constater une attitude beaucoup plus calme du côté des étatistes de gauche qui semblent actuellement jouer pianissimo. Bien sûr, l’actualité offre parfois la parole à l’une ou l’autre égérie des Socialistes et l’on peut découvrir certaines de leurs idées consternantes, mais globalement, c’est plutôt calme. Pour les membres du gouvernement, il faut pourtant continuer à exister médiatiquement. Heureusement, Valls, toujours aussi fermement premier ministre, a trouvé un petit sujet histoire d’occuper un peu les médias : le revenu universel. Et ça tombe bien, il est pour.
C’est dans une tribune publiée sur son compte Facebook que Manuel Valls explique en détail sa nouvelle trouvaille : sobrement intitulée « Volontarisme, bon sens et simplification : faire vivre la solidarité » à la façon d’un BHL qui ferait un ouvrage sur la modestie et l’humilité, Manuel entend nous présenter quelques unes de ses recettes miracles pour redresser le pays, améliorer le vivrensemble, louanger les bons petits plats de chez nous…
Mais baste, saluons l’effort d’un premier ministre en phase avec son monde et qui se fend d’un « billet Facebook » pour nous expliquer le bonheur simple d’un petit coup de Revenu Universel.
Parce qu’en terme de bon sens, de volontarisme et de science-fiction pardon simplification, c’est vers ce Revenu Universel que Manuel entend diriger son gouvernement. On l’imagine déjà, cornaquant sans relâche une administration mastodonte, pour obtenir d’elle qu’elle s’adapte enfin à un vrai désir de lisibilité et de transparence qu’émettent ses usagers pourtant régulièrement maltraités. C’est mignon. Le gouvernement, Valls en premier, vise en effet à simplifier ces minima, a donc étudié plusieurs pistes, et comme il le dit,…
« Le revenu universel, c’est-à-dire une allocation unique pour remplacer la dizaine de minima sociaux existant, en est une .»
Plus pragmatiquement, l’idée consisterait ici à remplacer l’ensemble des minima sociaux existants par un revenu de base universel. Fini le RSA, les allocations diverses et variées, les aides multiples ou complexes, les formulaires, les cerfas (fameux cerfas !), les petits papiers de l’administration par millions et, surtout, les démarches invraisemblables aux pièces justificatives toujours plus nombreuses et nécessaires mais jamais suffisantes : bientôt, avec une unique demande et – on l’imagine – un unique cerfa au numéro improbable, le demandeur obtiendra une aide unique, complète et adaptée à ses besoins lilliputiens. Quand je vous disais qu’il y avait de la marijuana impliquée dans l’histoire, le doute n’est pas permis.
Les propositions actuelles s’orientent (mollement) vers une « couverture-socle commune » de 400 euros pour tous les majeurs en situation d’insertion financée par l’État, ainsi qu’un « complément de soutien » payé par l’État pour les 65 ans et plus, pour les personnes en situation d’invalidité ou en incapacité de travailler. Bien évidemment, Valls n’en est pas encore à substituer dans la foulée les prestations sociales par ce Revenu universel, proposition suivante de certains rigolos approximatifs de la comptabilité publique, mais l’idée reste de prendre en compte un maximum de situations individuelles. : l’État veut s’occuper de tout le monde et surtout de chacun, de border ses millions de petits enfants contribuables, tous les soirs, bien comme il faut.
Autrement dit, ce revenu universel ne sera pas universel. Il va évoluer dans le temps et en fonction des personnes. Dans la vision du premier ministre, il sera probablement assujetti à des conditions de ressources, et visera à combattre la pauvreté (mantra puissant, seul capable de fédérer les troupes de gauche en vue du prochain affrontement électoral).
Il semble absolument évident que ce Revenu Universel, qui ne sera pas un revenu mais plutôt une allocation, qui ne sera pas universel mais plutôt orienté et discriminant, ne participera en rien à la simplification administrative. D’ailleurs,
« Le gouvernement engagera un dialogue avec tous les acteurs pour construire une réponse souple, plus simple et donc plus efficace, qui prenne en compte les situations individuelles… »
Oh oui, du dialogue ! Et avec « tous les acteurs » ce qui veut dire plein de monde ! Et une réponse souple, ce qui sous-entend une adaptabilité de tous les instants à des situations les plus tordues ! Snif, snif, pas de doute : tout ceci sent furieusement le gros ratage en devenir et, plus précisément, l’odeur rance d’une tactique de dernière minute pour ramener quelques moutons égarés dans la bergerie socialiste.
Dès le départ, on sait que cette opération est vouée au patouillage artistique puisque c’est une « réforme d’ampleur ». Or, les réformes d’ampleurs ont ceci de particulier, en France, de justement prendre leur ampleur dans le temps tout en accouchant d’hippopotames mutants qui alourdissent encore un peu plus l’existant. Dans le cas qui nous occupe, le fier Manuel a d’ailleurs déclaré que ce revenu universel pourrait mettre «cinq ans, dix ans ou quinze ans» à voir le jour, ce qui donne tout de suite une idée précise de la valeur qu’il accorde au projet.
Cinq, dix, quinze ans ? Alors même que son poste ne durera pas trois, ni deux, ni même un an ?
Pas de doute, c’est du foutage de gueule.
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