Les restaurateurs doivent cette année composer avec le mauvais temps et la desertion de certaines enseignes
Si de l’avis de tous, la fréquentation tarde à venir, il faudrait toutefois veiller à ne pas enterrer les Epicuriales un peu trop vite. L’événement implanté aux allées de Tourny depuis la semaine dernière a encore jusqu’au 1er juillet pour faire ses preuves. Même si deux redoutables ennemis sont venus compliquer la tâche des restaurateurs, l’Euro et le mauvais temps, ils n’auront pas eu raison du moral des commerçants. «Les Epicuriales, c’est une très belle manifestation dans un lieu magique. Il faut savoir que cette fête est entièrement autogérée. Les mauvaises langues disent que c’est la fin, que ce n’est plus rentable. Mais si c’était le cas, je ne viendrais pas à chaque édition depuis dix ans !» s’exclame Christian Ducouret, gérant du bien nommé restaurant l’Epicurien. Pourtant, des établissements habituellement présents ont cette année déserté leurs stands pour des motifs que certains comprennent. Le tarif de l’emplacement d’abord, particulièrement élevé, puisqu’il faut compter entre 9200 euros hors taxes pour la plus petite surface et jusqu’à 23 000 euros pour la plus grande, pour l’ensemble des 17 jours. Ensuite, les animations culturelles qui disparaissent peu à peu pour laisser la part belle à la gastronomie ou encore les prix pratiqués qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. A mi-parcours, difficile d’estimer le montant exact des recettes et même si la fréquentation n’est pas pour le moment à la hauteur de celle espérée, cela ne semble pas inquiéter outre mesure les restaurateurs. Un état d’esprit confirmé par Raymonde Lecas, trésorière de l’Association Bordeaux Centre ville, organisatrice de l’événement. «Chaque année, c’est pareil. Cela démarre doucement puis après c’est crescendo pour finir superbement avec Bordeaux fête le vin. Sans oublier que les étudiants, par exemple, vont seulement être en vacances.» Le zen règne donc en maître sur ces Epicuriales 2008 aux couleurs de la Chine, reste à savoir si la sérénité sera toujours au rendez-vous à l’heure des comptes.
Mathilde Curien
Huit nouvelles enseignes
Huit des dix-neuf enseignes présentes cette année sont de nouvelles arrivées, preuve que les restaurants et cafés bordelais n’y trouvent pas toujours leur compte. «Il faut que les Epicuriales restent une fête typiquement bordelaise, mais l’apparition de nouveaux établissements permet de diversifier et donc d’enrichir l’événement. L’important est que la qualité soit toujours au rendez-vous et sur ce point, je pense que c’est réussi», analyse David Lefèvre, responsable de la Brasserie Tourny.