a tout envahi
Il prolifère
vermine inexpugnable
Le petit homme
dicte la loi
Poisson froid
singe hurleur
je le croise partout
sous divers masques
Il a tué ma joie
mon rire d’enfant
Il a brisé mes élans
purs vers les hauteurs
là où l’on peut toucher
la transparence
Il a noirci mes matins
Ses crimes sont innommables
mais nul trouble en lui
Depuis la nuit des temps
je fais la guerre totale
au petit homme gris
C’est sans doute lui
qui l’emportera
Mais cette guerre-là
vaut mieux, bien mieux
que toute paix séparée
Le petit homme gris
n’a pas encore gagné !
***
André Laude (1936-1995) – Liberté couleur d’homme (1980)