Ultimatum, oui, et alors ?
Vaudrait-il mieux en rire ? a chacun son point de vue après que le CITES (comité permanent de la Convention sur le commerce international d’espèces de faune et de flore menacées d’extinction) , vendredi dernier (23 septembre 2016)réuni à Johannesburg, a agité l’épouvantail armé d’un couperet à l’encontre de la Grande île : la suspension totale du commerce des espèces protégées de la Grande Île, en clair, notre « chère île », ou plutôt nos exportateurs « éclairés », ne pourront plus exporter les espèces animales endémiques telles que les lémuriens (eh oui !),les crocodiles, les caméléons, les orchidées, les tortues et autres, près d’une centaine d’espèces sur la liste (rien que ça !). Un sursis allant jusqu’à la fin de cette année a été accordé au gouvernement malagasy pour concrétiser son action contre le trafic de bois de rose.
Et au ministre Johanita Ndahimananjara, ministre de l’environnement de se féliciter : « Je suis soulagée. La bataille a été difficile, mais nous avons pu dissuader la Cites de prendre cette sanction qui aurait été très dommageable pour l’économie de Madagascar et pour sa stabilité politique » (sic). A la lecture de ce communiqué, au premier degré, on pourrait croire qu’effectivement l’économie malagasy repose principalement sur « ce » commerce là et que « la » politique du pays s’appuie également dessus ! Et si c’était vrai ? Car jusqu’à maintenant aucun économiste ou expert en science politique n’ont jamais pu éclairer la lanterne du malagasy lambda sur les raisons qui n’ont pas fait sombrer la Grande île dans le chaos jusqu’ici : de quelles ressources réelles dispose-t-on pour arriver à tenir ainsi depuis ces dernières années ? Quid de celui qui nous révélera, nous pauvres hères, les vrais chiffres sur ce que nous exportons réellement et, chose la plus importante, le montant de ces exportations ? Chiche ! Il n’y en aura pas un qui arrivera à donner les chiffres attendus ! Et pour cause ! Rien n’est transparent dans ce foutu pays !
Ce commerce qui s’appuie sur les espèces rares et endémique de l’île Rouge, ni vous ni moi ne sommes informés sur les tenants et aboutissants réels. Tout y est opaque, et ce, depuis des décennies ! Et pourtant c’est un commerce florissant qui alimente tant le marché régulier international des espèces rares que le marché noir mondial qui laisse toujours exsangue plus d’un pays, de par les trafics (occultes) qui se pratiquent autour ! Il ne faut pas se voiler la face : en majorité ce commerce est sous la coupe d’une mafia qui arrive à faire virer au blanc ce qui est noir et à rendre chèvre le commun des malagasy. Ces trafics se font au vu et au su de tout le monde, tant des bois de rose que des animaux et des plantes, mais ô miracles, tout est réglo pour les autorités locales, où ces « produits d’exportations » sont récoltés et collectés, ainsi qu’aux yeux des « autorités compétentes » en charge des contrôles et des régulations de ces produits, pareils pour la sortie hors de notre territoire, ficelés de mains de maîtres ces trucs là ! Et ce ne sont pas les coups d’éclats sporadiques et circonstanciels qui pourront dissuader du contraire, loin de là, car on connait bien l’adage de « l’arbre qui cache la forêt », les petites prises aux aéroports et aux ports ne sont que poudres aux yeux, bon pour amuser la galerie, les gros coups se font et se feront toujours à l’insu du grand public, avec les millions de dollars(ou d’euros) à la clé…comme toujours ! Il ne faut pas se leurrer, un ces quatre, pas plus tard que l’année prochaine peut-être, la Grande île se ramassera dans ses grandes largeurs inexorablement. Pour les malagasy en tout cas, on ne peut tomber plus bas, à moins que… ?
Alf Raza