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Les influenceuses sont porte-parole d’un mouvement poussées par les enseignes se lançant sur le créneau des dévots. La marque japonaise, Uniqlo a créé une capsule avec la blogueuse japonaise, britannique et musulmane Hana Tajima. La blogueuse mixe aisément les règles du streetwear. Sur les réseaux sociaux ce sont aussi les musulmanes telles que la douce Amena, la piquante Dina Toki-O ou la Française Nadiya B qui règnent sur la toile.
Les jeunes femmes concoctent des astuces et tutos à la sauce halal. Les blogs consacrés aux religions veulent combler un manque. Certaines d’entre elles sont des adolescentes découvrant en même temps que leur religion, leurs corps en pleine formation. Quête identitaire, le vêtement est un moyen pour elle de concrétiser leur croyance et leur style.
S’habiller dignement n’est pas un jeu d’enfant… La couleur, la coupe, la forme doivent être discrètes. Les règles sont strictes pour les croyantes 2.0. Comment trouver une tenue convenable tout en respectant ses principes? Chacune d’entre elles a un regard très distinctif et personnel sur la foi qui prime sur les inspirations mode. L’influence de ces nouvelles prescriptrices dépasse les frontières usant avec aisance des outils de communication digitale.
Face à la crise et au marché fermé du prêt-à-porter, le pouvoir d’achat se tourne vers une valeur sûre la religion, reconsidérant le choix des vêtements et leurs significations. Les pratiquantes frustrées créent des marques branchées, sophistiquées, colorées avec toujours une retenue variant selon leur confession religieuse. L’Américaine musulmane, Melanie Elturk est à la tête de Haute Hijab, une marque de vêtements adaptés à sa communauté. La marque française Talister revisite avec une touche de streetwear, le talite katane un vêtement juif à quatre coins, alors que les Américains chrétiens ne jurent que par Heart OMG et Jesus couture.
Depuis 2010, sur Facebook, un événement fait fureur chez les musulmanes, la Hijabi Fashion Week, instaurée par la blogueuse Em pour combler une semaine de défilés manquante au moyen-orient. L’influenceuse propose lors de cette réunion aux blogueuses de révéler leurs looks pour différents événements de leur vie. Adi Heyman, une juive orthodoxe élevée dans la pudeur juive, le "tsniout" anime la page facebook Fabologie érigeant les tenues de défilé conformes à sa vision religieuse. Les mipsterz et hijabistas mixent "d’hijab" et de "fashionistas" jouent à armes égales avec le reste de la modosphere. Cependant, le monde de la mode puriste ne semble pas encore prêt à épouser le religieux fashion 2.0.
Mimi Hecht et Mushky Notik, deux sœurs juives orthodoxes ont lancé leur griffe "Mimu Maxi". La succès story démarre sur Instagram. Le triomphe est fulgurant atteignant une communauté allant au-delà du judaïsme. En 2014, pendant les tensions entre Israël et Gaza, les deux créatrices juives collaborent avec la blogueuse musulmane Hipster Hijabis créant la discorde entre les deux confessions. Pour certains contestataires, la peur de l’augmentation du rigorisme religieux détourné se fait ressentir. Les incohérences entre la pudeur qu’érige le Modest Clothing et les actions des reines religieuses de la toile sont incompatibles. Le fait de se montrer, de parler aux autres de leurs achats vestimentaires, des photos qu’elles publient sur les blogs donne l’impression d’un côté matérialiste contraire à leurs principes.