Après un dixième tome plutôt décevant, j’attendais ce onzième volet de pied ferme. Force est de constater que cela démarre plutôt bien avec une superbe couverture signée Ed Repka. Puis, le lecteur a de nouveau droit à trois histoires courtes d’une trentaine de pages chacune, qui rendent hommage au cinéma Grindhouse des années 60-70.
La première (Carcharodon), signée David Hasteda et Ludovic Chesnot, propose une expédition en mer qui tourne forcément mal. En proposant de suivre un groupe de jeunes en mal de sensations fortes, qui rêvent de voir des requins de près, David Hasteda livre un récit classique au déroulement assez prévisible. Le dessin de Ludovic Chesnot contribue à insuffler beaucoup de dynamisme à l’ensemble, même si j’avais parfois du mal à distinguer ce qui se déroulait dans les cases.
La seconde histoire (Sagrado Corazon), imaginée par Valérie Mangin et mise en images par Loïc Sécheresse, invite à suivre un jeune truand qui échappe de justesse à un règlement de compte entre gangs rivaux. Afin de se mettre définitivement à l’abri de cette vendetta, il trouve refuge dans un petit bled mexicain uniquement composé de femmes. Une petite mise au vert qui sent bon le paradis, mais qui tournera inévitablement au cauchemar… Doggybags oblige ! Un récit sympa au dessin efficace !
Le dernier récit (Prizon), signé David Hasteda et Baptiste Pagani, se déroule dans un univers carcéral, saupoudré d’une bonne dose de vaudou. Une prison de haute sécurité se retrouve en effet assiégée par une foule en colère, qui réclame la tête d’un prisonnier soupçonné d’avoir tué une enfant. La tension monte au fil des pages et lorsqu’une prêtresse vaudou se joint aux manifestants, l’émeute vire très vite vers au carnage… Une histoire efficace, admirablement bien servie par la mise en images de Baptiste Pagani.
Si ce onzième volume de Doggybags propose à nouveau trois scénarios bien trashs et sans concessions, qui mêlent violence, horreur et une bonne dose d’hémoglobine, le lecteur a également droit à une nouvelle (Annie) de Tanguy Mandias et à un mini-récit de Run qui met en scène les héros de l’excellente saga « Mutafukaz ». Pour le reste, l’ambiance est à nouveau soignée jusque dans les moindres détails, de la maquette du livre au style rétro, en passant par les fausses publicités, un poster détachable en fin d’ouvrage… et même un sticker offert gratuitement.
Un bon tome et une excellente saga se terminera malheureusement après treize numéros…