Vêtements et accessoires en cuir : vous allez tout savoir !

Publié le 26 septembre 2016 par Ohmyhomme @ohmyhomme
Publié le par Auré_Lien &version;

Pour commencer, sachez que nous ne parlerons pas des peaux particulières comme le crocodile ou le python ! Lorsque l’on parle de cuir, on distingue 3 parties bien définies sur une peau brute (la dépouille de l’animal non traitée) qui sont :

  • le croupon : le dos de l’animal, du bas du cou jusqu’à la queue. C’est la partie la plus noble car c’est celle qui a le moins d’impuretés.
  • le collet : la partie du cou qui donne souvent un cuir avec du caractère car plus souple. Cette partie maisse souvent apparaître des stries du fait des mouvements de tête et des plis de  l’animal.
  • les flancs : le ventre et le haut des pattes de l’animal. Ce sont les parties les moins nobles car, bien souvent, elles ont beaucoup d’impuretés et un cuir irrégulier et fin.

Après ce petit laïus sur les parties de la peau, vous comprenez déjà les différences de prix que l’on peut avoir dans les pièces en cuir. Si vous avez affaire à un cuir fait dans le croupon, vous aurez un cuir de qualité qui va bien vieillir. Surtout s’il est fait en pleine fleur.

Pleine fleur ou croûte de cuir : quelle différence ?

La découpe du cuir à elle aussi ses petits termes. La fleur du cuircorrespond à une peau qui a gardé toute son épaisseur et qui est donc plus résistante. La fleur est la partie lisse du cuir. Vous avez ensuite le cuir « fleur sciée ». Il s’agit d’un cuir dont on a diminué l’épaisseur tout en préservant la partie fleur. C’est un cuir donc plus souple et moins résistant. Enfin, nous arrivons à la croûte de cuir, qui est une peau retaillée en enlevant le côté fleur du cuir et enduite de vernis.

Le traitement de la peau :

Attaquons-nous maintenant à la préparation des peaux. C’est une succession d’étapes qui vont permettre au cuir de durer dans le temps. On trouve tout d’abord les peaux fraîches, qui sont passées au cuir afin de stopper l’action des micro-organismes présents et qui jouent un rôle dans la putréfactions de l’épiderme.

Survient ensuite le « travail de rivières », soit 5 étapes très importantes :

  • le trempage (ou reverdissage) : la peau est réhumidifiée pour retirer les impuretés et les souillures ;
  • le pelanage : cette opération consiste au retrait chimique des poils grâce au pelain ;
  • l’écharnage : à cette étape, on retire le tissu sous-cutané mécaniquement ;
  • le confitage : les résidus de tissu sous-cutané sont éliminés ;
  • le picklage : à ce stade, la peau est putrescible, donc pour la préparer à l’étape suivante et pour la conserver, elle est acidifiée et salée pour lui retirer de l’eau.

La peau arrive alors à la phase de tannage. Cette action consistes à tanner – vous l’aurez compris – c’est-à-dire transformer la peau en cuir à l’aide de tanins. Sabatier 1947 utilise des tanins végétaux, donc écologiques. C’est par cette action finale que la peau devient imputrescible et imperméable.

De la pièce de cuir à la pièce de mode :

Après toutes ces étapes de préparation, les cuirs sont proposés aux bureaux de style des différentes marques. Les stylistes vont choisir les peaux en fonction de leurs particularités, de leurs atouts et de leur valeur. Une peau d’agneau, par exemple, qui est un cuir souple et élastique, sera parfaite pour un perfecto, un blouson mi-saison. En revanche, une peau de bovin, plus résistante, fera un blouson de motard ou un sac parfait.

Avant de finaliser le choix, la peau est analysée et étudiée sous toutes ses coutures afin de bien évaluer son potentiel et relever toutes les imperfections et petites impuretés qu’elle comporte. C’est une étape cruciale car c’est par un tel travail que l’on arrive à savoir ce que l’on pourra faire de cette peau. Va-t-elle servir à faire un manteau entier ? Va-t-on uniquement faire des porte-feuilles ? Pourra-t-on utiliser toutes ses parties ? C’est bien souvent le travail du chef de produit, qui calcule les coûts de production et la rentabilité de chaque produit.

Place à la création !

L’étape suivante est le tracé sur peau des pièces qui composent le vêtement ou l’accessoire en cuir. Les artisans font cela à la craie et effectuent leurs découpes au ciseau à cuir. D’autres marques plus « importantes » utilisent des logiciels Lectra, qui permettent d’imprimer des patrons qui sont calculés et tracés selon les dimensions de la peau. Chez Sabatier 1947, c’est le relevé numérique qui est utilisé : on scanne le tracé effectué sur la peau afin de garder en mémoire le patron de chaque modèle.

La coupe est l’avant-dernière face du processus de production d’une pièce en cuir. Elle peut paraître simple et rapide, mais si on veut faire les choses bien, on doit s’appliquer à ne pas faire de chutes. La peau reste une matière naturelle qui doit être maniée avec délicatesse et une extrême précaution. Il ne faut surtout pas faire d’impact ou de trace après le tracé car la peau serait alors inutilisable. Désormais, la plupart des coupes se font avec un ciseau laser, mais il existe encore des artisans qui utilisent l’huile de coude et des ciseaux en métal. Il faut préserver nos savoir-faire !

Enfin, les différentes pièces du modèle sont assemblées sur des machines à cuir (ce ne sont pas les mêmes que pour les tissus car le cuir est une matière plus dure). Les personnes travaillant à la production ont généralement suivi un cursus scolaire spécialisé dans le travail du cuir ou une formation si elles proviennent d’un corps de métier travaillant d’autres matières. Vous l’aurez compris, le cuir est un domaine à part dans le prêt-à-porter et il faut vraiment dompter ce dernier pour créer de belles pièces.

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