Mélenchon me fatigue, m’exaspère et me navre, de plus en plus. Comme je suis soulagé d’avoir pris mes distances avec ce vieux professionnel de la politique, vu le tournant que prend sa tactique, dont on peut craindre très objectivement qu’elle ne consiste à mordre de manière un peu trop visible sur l’électorat du FN, via un discours et des items propres au souverainisme, ce qui me répugne fortement. Ce qui me fait dire ça ? Des éléments très précis et concrets. Après sa sortie du mois de juillet au Parlement européen, sur le «travailleur détaché, qui vole son pain au travailleur qui se trouve sur place», (que n’aurait-on dit à la gauche du PS si ça venait d’un autre), Jean-Luc Mélenchon s’est dit favorable à la «régularisation des travailleurs sans papiers mais pas pour le déménagement permanent du monde, ni pour les marchandises ni pour les êtres humains». Il a également déclaré : «Je n’ai jamais été pour la liberté d’installation ¹ et je ne vais pas commencer aujourd’hui. Et maintenant, voilà que Monsieur trouve que le débat sur les « Gaulois » n’est pas « nul »… « Je trouve que toutes les références à l’Histoire sont productives parce qu’elles nous obligent à réfléchir ».
En plus du malaise qu’introduit cette étrange sensation de complaisance de Mélenchon envers Sarkozy, je laisserai mes lecteurs/trices apprécier la qualité du débat qui a suivi les propos de l’ancien président à ce sujet et combien il a permis d’améliorer la culture historique tant des politiques que les français en général…
Voilà qui fait beaucoup pour de supposés dérapages, qui deviennent semble-t-il une ligne de conduite communicationnelle. Jouer des coudes pour se frayer un chemin dans le débat identitaire, comme les autres médiocres, je ne trouve pas cela vraiment très sain. Je sais que cela déplaira fortement aux fans mélenchonnistes hystériques pour lesquels il est inconcevable de prononcer la moindre critique, même fondée, envers leur grand homme d’une perfection frisant l’adoration aveugle. Mais je m’en fous. Nul n’est sens ignorer la nécessité du débat, et toute idée doit pouvoir être discutée, sans quoi, ça porte un nom. Et c’est tout à fait contradictoire avec le projet proposé par JLM2017. Duquel je tiens très formellement – si tant est qu’il existe le moindre malentendu – à me désolidariser totalement vu le tournant qu’il prend, qui commence pour le coup à sentir un peu fort. Si l’on considère de surcroit ceux qui, bas du front parmi les bas du front, se revendiquent d’un patriotisme qui est pour moi un crétinisme, alors… Aléa jacta est. Je ne veux avoir rien à faire avec ces gens là.
¹ Moi, si.