En parler ou pas ? L'identité, ou plutôt la crise d'identité traversée par les Français, faire l'autruche comme si elle n'existe pas, ou l'affronter ŕ bras le corps ? On peut tout au moins y réfléchir.
Elle est en tout cas un sujet clivant dans la primaire des Républicains, oů l'identité heureuse de l'un est brocardée par les ardeurs belliqueuses des autres. Et c'est vrai que ce n'est pas un sujet facile.
Prenez, moi, par exemple. Ben oui, moi, tout simplement mais entičrement, j'en suis oů avec mon problčme d'identité. Je suis né dans le Pas-de-Calais. l'Artois est ma terre natale, j'en suis fier et je l'aime. Mais je travaille dans le Nord, pour le département du Nord qui plus est, et je suis męme président de Weppes en Flandre ! C'est tout dire. Suis-je nordiste ? Forcément. En plus j'habite ŕ Lomme, ville engagée dans un processus de fusion association avec Lille. Donc je suis ŕ la fois Lommois et Lillois. Je vous rassure, je ne suis pas guetté par la maladie mentale et je suis content d'habiter les Hauts de France, ce qui fait de moi, bien sűr un excellent Français, et un non moins fervent européen. Bon, faisons simple, je suis un ętre humain tout court. Ca simplifie le problčme et ça le résume parfaitement : comme l'a dit il y a bien longtemps le baron de Courbertin, "gens una sumus".
Et une conversation avec un collčgue m'a obligé ŕ en remettre une couche. Il m'a dit : "vu ta situation, tu peux parler d'identité multiple. mais pour ceux qui ont traversé la Méditerranée ou la moitié du monde, il faut y ajouter une dose d'identité apaisée." Cette derničre, c'est celle qui marque le but ultime, qui dit que vous avez enfin trouvé votre place dans la société, sans utiliser tout ce vocabulaire intégrateur, qui, a des niveaux divers, reflčte plutôt des zones d'exclusion.
Voilmŕ, c'est dit, depuis le temps que je devais vous le dire.
Bonne soirée et bonne semaine ŕ tous.