Roman - 450 pages
Editions Flammarion - août 2012
Editions poche - mai 2013
Il ne traverse pas une glorieuse passe, cet écrivain en mal d'inspiration, coupé de ses enfants et toujours amoureux de la femme dont il a divorcé. Entre Saint-Malo et les côtes où il a vécu de tendres années auprès de ses enfants, et le sud de la banlieue parisienne qui l'a vu naître et où demeurent encore ses parents, il navigue, chemine, ne se sentant à sa place ni ici ni là-bas. Comment envisager l'avenir quand l'espoir d'une renaissance de sa bulle familial est toujours là, quand la santé de sa mère se dégrade, quand le dialogue avec son père est toujours empêché, quand il découvre la photo d'un frère dont on ne lui a jamais parlé.
Encore un livre d'Olivier Adam que j'ai l'impression d'avoir déjà lu. Un roman qui ressasserait Des vents contraires, Falaises... et Les lisières !
Extrait :"Je me suis levé et j'ai rejoint Manon dans sa chambre. Au passage, j'ai aperçu le lit où je dormais encore six mois plus tôt. Sur la table de chevet s'empilaient des bouquins que j'aurais pu lire, avec Sarah nous avions toujours aimé les mêmes romans, les mêmes films, les mêmes disques, les mêmes photos. Nous étions les meilleurs amis du monde. C'est ce qu'elle m'avait dit un jour. C'est ce que nous étions devenus selon elle. Des amis qui vivaient sous le même toit. Je n'étais pas d'accord bien sûr, ce genre de conneries me semblait tout juste digne d'un magazine à la noix et je ne comprenais pas qu'une femme aussi intelligente qu'elle puisse se complaire dans ce genre de catégorisation des êtres et des sentiments, alors que c'était précisément une chose qu'elle me reprochait régulièrement, mais ça ne servait à rien de discuter, elle ne m'aimait plus c'était tout, elle avait besoin d'air, elle avait besoin d'être libre, elle n'en pouvait plus de me porter à bout de bras depuis tant d'années, elle avait assez avec ses petits patients à l'hôpital."
Car oui, je me suis aperçue après que je l'avais déjà lu, alors que je n'en avais plus le souvenir précis. Voilà pourquoi j'ai eu cette sensation de retrouver encore et toujours cet homme en mal d'amour, cet homme à l'instinct paternel développé, cet homme au cœur douloureux attiré par les falaises, le Japon, les embruns et les amis en souffrance. Cet homme au passé populaire devenu écrivain isolé. Malgré tout, l'écriture me plaît toujours et j'ai l'impression de poursuivre la sillage d'un personnage familier, écorché, doux comme l'eau qui dort dont on doit se méfier.
Première critique du même livre, septembre 2013 - ChezLo