Salles (F.), La Bavière depuis 1866 et la question allemande, Bruxelles-Leipzig et Livourne, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1869.
Cette étude de F. Salles publiée en 1869 peut se lire gratuitement en ligne sur Google-Livres. Il y est surtout question des guerres, de la question allemande et des politiques des différents Etats qui allaient constituer l´Allemagne. Un paragraphe est consacré au Roi Louis II qui, en 1867, aurait annoncé son intention d´abdiquer, un bienfait selon l´auteur qui préférerait voir le frère du Roi accéder au trône. On le lira, en 1867, la rumeur de la folie de Louis II court déjà parmi ses sujets. L´auteur insinue aussi que le Roi est homosexuel
Voici l´extrait:
[...] d'un autre côté le'roi Louis II, las de régner, aurait publiquement annoncé l'intention d'abdiquer. Son frère Othon est très populaire et les Bavarois ne perdraient point au change. Louis II est bien, il est vrai, le fils de cette belle et forte race royale de Bavière , le vrai descendant de Max et de Louis Ier. Sa beauté poétique, ses grands yeux rêveurs et enthousiastes, son front élevé, ses manières élégantes et nobles lui gagnent au premier abord l'admiration et la sympathie. Mais s'il a tous les charmes, toutes les rêveries, tous les enthousiasmes de la jeunesse, il en a aussi toutes les indécisions et toute la versatilité. Ses sujets le croient atteint de folie; ils se trompent, il n'est que fou de musique et... mais la vie privée est murée. La rupture, incompréhensible pour les non initiés, de son mariage avec la princesse Sophie, fille de Maximilien, duo en Bavière, est très explicable pour ceux qui ont approché cet amant des clairs de lune et des œuvres de Richard Wagner. Et, pour dire toute notre pensée, l'abdication de Louis II et l'avènement d'0thon seraient un grand bonheur pour la Bavière, passant alors des mains du grand vizir Hohenlohe, entre les mains d'un jeune roi, généreux et libéral. La reine douairière est très favorable à cette abdication, quoiqu'elle soit princesse du sang royal de Prusse et qu'elle sache qu'Othon soit très peu prussophile. [...]