Du 14 au 23 octobre prochain, NEMO présente l’exposition La Luce à la Biennale Interieur de Courtrai.
Une formidable plongée dans les archives Le Corbusier et Perriand pour comprendre leur philosophie radicale de la lumière et le processus de production effectué par NEMO depuis plus de 10 ans. Une présentation de croquis, photographies et prototypes des appareils d’éclairages devenus icônes : Potence pivotante, Projecteurs 165 et 365, Applique de Marseille, Lampe de Marseille, Escargot, Parliament, Borne Béton, Pivotant à poser et Applique à volet pivotant
“Le travail entre NEMO, la Fondation Le Corbusier et les Archives Charlotte Perriand a été d’affiner un étalonnage de détails, finitions et versions, sans jamais trahir l’essence de l’origine de ces produits, pour ne pas tomber dans la nostalgie ou dans le rétro, pour ne pas modifier la nature spartiate et sophistiquée qui les rend uniques. Pour cette raison, après l’étude et le travail de sélection de ces dernières années, NEMO a voulu recueillir le matériel unique qui nous a accompagné et le partager dans un travail que nous croyons beau, utile et nouveau.” Federico Palazzari – NEMO.
L’éditeur italien se pose comme simple interprète contemporain des luminaires Le Corbusier et Charlotte Perriand conçus comme projets absolus, réalisées exclusivement pour les architectures pour lesquelles elles avaient été dessinées, dont les archives dessinées et photographiées sont devenues la précieuse base pour leur donner une vie accessible à tous
“La qualité de ces idées est telle que parfois, tout simplement une section, un croquis est suffisant pour faire revivre du papier certains produits, qui apparaissent immédiatement mûrs et corrects. Comme pour le Projecteur : un projecteur caché sous une coque en béton, conçu en vue latérale, sans prototype disponible, mais remarquablement fonctionnel et complet” Valentina Folli, responsable de la direction artistique de l’exposition.
Les archives rares dévoilées remettent ainsi en perspective les ruptures fonctionnelles et stylistiques des deux maîtres, comme la Potence Pivotante Perriand, dessinée 10 ans avant celle de Jean Prouvé. Une Charlotte Perriand passionnée de lumière qui, dans les années 1920, utilisait des projecteurs de cinéma Kodak ou un phare de voiture pour éclairer des habitations. Des gestes chocs devenus intemporels
” Les luminaires de Charlotte Perriand sont à la fois fonctionnalistes et minimalistes, conçus comme ses meubles, à l’échelle de l’architecture. Ce ne sont pas des luminaires de « designer », mais bien des luminaires d’architecte qui jouent avec les volumes et les proportions, comme un élément architectonique d’un ensemble, pour faire « chanter » l’espace.” Pernette Perriand-Barsac.
Idem pour l’approche absolument fonctionnelle de Le Corbusier qui radicalise la proposition de Tanizaki dans son Eloge de l’ombre
«Une lampe électrique est désormais chose familière à nos yeux;alors, pourquoi ces demi-mesures au lieu de laisser tout bonnement l’ampoule à nu, munie d’un banal abat-jour en verre mince et laiteux, qui donnera l’impression du naturel et de la simplicité ?”
L’architecte franco-suisse alignera trois ampoules nues, fixées par des tubes au plafond de la salle à manger de la maison La Roche qu’il réalise en 1925 à Auteuil.
Un tournant pour Michel Richard, directeur de la Fondation Le Corbusier. ”Le dessin des luminaires, leur positionnement, leur puissance se situent constamment au point de tension entre l’ombre et la lumière, entre besoin et confort, entre simplicité et mystère. Dans cette maison unique, la mise en lumière suit la même logique que la mise en couleur : elles participent toutes deux de l’architecture, elles contribuent ensemble, au même niveau, à en préserver l’effet de surprise, à en réserver le plaisir de la découverte à celui qui la parcourt aux diverses heures de la journée, dans toutes les dimensions de l’espace et du temps”.
A découvrir à la Biennale de Courtrai du 14 au 23 octobre.Site officiel ICI