Mardi soir, nous fêtions l’anniversaire d’un ami du premier cercle et je me suis soudainement rendu compte que mes proches, tous mes proches vieillissaient, prenant des années, des kilos et des cheveux blancs et des lunettes.
Cela faut une drôle d’impression quand on se pense “toujours le même” de voir ainsi les autres vieillir. Certes, je m’étais aperçu que les regards féminins avaient depuis longtemps fini de s’attarder sur moi, que les caractères des journaux étaient devenus plus petits, que mettre mes chaussettes devenait plus difficile et que la terre était plus basse, mais je regardais toujours avec un peu de tristesse (pour eux) et commisération les transformations de mon entourage, avec lequel je continue néanmoins de partager quelques valeurs essentielles faites, à la fois, de quelques principes moraux, d’humour et de valeurs conviviales.
Même mon fils n’est plus très loin de la quarantaine, alors que je le portais hier encore sur mon dos pour des balades en montagne, et ma fille, qui, depuis son séjour bordelais, s’y connait en vin presque mieux que moi…
Je l’ai déjà dit ici, l’identité est paradoxale, à la fois intrinsèquement subjective et intérieure et nécessitant le regard et l’affection des autres. Je suis aujourd’hui à la fois le même qu’à ma naissance et pourtant si fondamentalement différent…
Une chose, hélas, aura profondément changé: mon pays et l’idée que j’en avais, surtout depuis que la patrie des droits de l’homme devient celle des rentiers et d’une réalpolitik qui donne envie de gerber.
Sur un tout autre sujet, la nécessité d’un débat de fond sur les 35 heures avec l’intéressante chronique de Libération.