L’automne étonne d'un rouge atone Libère le fauve et rugit sang Dans les sous-bois où déjà tonne Un brame dans les fraîcheurs du vent
Automne lié, ô tonneliers Aux rituels de la vendange Ouvrant ses pages où la vie naît En dionysiaques louanges
L’automne alloue aux tonnelles à Replier sous la pluie rebelle L’averse éperdue. Pergola Résiste à la bise nouvelle.
Langueur, ivresse, duo tonal Chante en mon cœur ce monde en mue Quand mille buées matinales Se meurent au soleil revenu.
Les feuilles tombent en leur tombeau De rouille craquant sous les pas La nécropole vit de tons beaux Chatoie les tapis du trépas
N’en déplaise à Monsieur Verlaine L’alanguissement monotone Sous mon soyeux manteau de laine Au grand jamais ne se cantonne
La vie qui s’endort lentement Dans la flamboyante agonie Ragaillardit mes yeux d’enfant Jusqu’aux aurores de l’envie
L’automne étonne, me pelotonne Dans son duvet de terre humide L’orée tout de mousse chantonne De ses végétales sylphides.