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Juste la fin du monde de Xavier Dolan

Publié le 22 septembre 2016 par Fromtheavenue
Juste la fin du monde de Xavier Dolan
Xavier Dolan revient en très grande forme avec son extraordinaire dernier film. Il y transforme la pièce de théâtre de Jean-Luc Lagarce en long métrage et nous offre un voyage de cinéma rare et bouleversant.
C'est une histoire qui se passe "quelque part, il y a quelques temps". Celle d'un fils qui revient après douze ans d'absence dans sa famille pour leur dire qu'il va mourir. C'est ainsi que tout commence mais ce qu'en fait le réalisateur, metteur en scène et monteur canadien de génie a dépassé toutes nos attentes.
En effet, au-delà du texte exceptionnel, l'image, les images, s'imbriquent inexorablement et nous offrent des instants de grâce et de rire mêlés. Comme cette scène irrésistible qui avait été présentée en teaser mais qui, dans son contexte, est encore plus émouvante et drôle tout à la fois. Tragique par définition.

Nathalie Baye y est prodigieuse en miroir d'Anne Dorval dans J'ai tué ma mère, cette mère à la fois vulgaire, haute en couleurs et sensible, attachante à l'extrême. Et surtout aimante, révélant que cet amour qu'elle a pour son fils, rien ni personne ne pourra lui enlever. Et que ces paroles prononcées seraient bien dans une pièce future. Elle est cette mère. Totalement. Tous les acteurs sont d'une justesse folle. Les gros plans sur les yeux fonctionnent à merveille et nous donnent l'impression d'entrer à l'intérieur de leurs âmes perdues à tout instant. Comme si on allait s'y perdre nous aussi. Ce sentiment toujours dans les films de Xavier Dolan d'étouffer, à la limite de l'asphyxie. Et puis on respire! Enfin. Dans les flous, dans les rêves, dans les errements, dans la violence aussi parfois.
J'ai été totalement retourné par le souvenir évoqué au contact d'un matelas de jeunesse d'où sort "Joli Coeur", un amour d'adolescence inoubliable qui m'a rappelé My own private Idaho. Mais on apprend qu'il est mort lui aussi et tout est recouvert par le désert. 
C'est un film brillant et noir, plein de paradoxes. Entre l'amour et la haine qu'il est possible d'éprouver pour sa famille. A la mesure de la vie. Un hymne puissant et envoûtant que j'ai déjà hâte de revoir.

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