Le président de la République, François Hollande, a déclaré à l’occasion de la Semaine des ambassadeurs, vouloir augmenter le budget de l’aide publique au développement et consacrer plus de 50 % des revenus de la taxe française sur les transactions françaises à la solidarité internationale.
Coordination SUD se félicite du volontarisme de ces dernières annonces mais attend qu’elles se traduisent dans le budget 2017 et au-delà. Car jusqu’ici, quand on en vient aux faits, la réalité budgétaire est tout autre.
Dès 2014, dans la loi d’orientation et de programmation relative à la politique de développement et de solidarité internationale, le gouvernement affichait l’objectif de consacrer 0,7 % de la richesse nationale à l’APD, conformément à l’engagement pris par la France il y a 50 ans. Or, la France n’y consacre aujourd’hui que 0,37 %. Pire encore, le président de la République annonçait en 2015 devant les Nations unies vouloir une augmentation de l’APD pour dégager 4 milliards d’euros supplémentaires à compter de 2020. Et dans le même temps, les crédits de la mission APD sur 2015 et 2016 étaient coupés de 290 millions d’euros.
Les exemples ne manquent pas pour démontrer le manque de cohérence du gouvernement en matière d’aide publique au développement. Le Projet de loi de finances 2017, dernier de la mandature, doit résorber les coupes passées et redonner une orientation positive et ambitieuse à la politique française de solidarité internationale.
« Malgré les dernières annonces du président Hollande et de Jean-Marc Ayrault d’une hausse de 85 millions d’euros, les ONG françaises ne baissent pas la garde. Les chiffres de l’APD française parlent d’eux-mêmes : le compte n’y est pas ! La France doit garder le cap des 0,7 % et à ce rythme elle ne les atteindra qu’en 2100 », insiste encore Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.
Pour Grégoire Niaudet, chef de file de la commission APD et financement du développement de Coordination SUD et chargé de plaidoyer au Secours catholique–Caritas France « L’aide publique au développement doit être consacrée aux besoins essentiels des populations et ne doit pas être dévoyée au service des intérêts économiques, sécuritaires et de gestion des migrations ».
Coordination SUD attend du gouvernement qu’il redresse la barre et refasse de la solidarité internationale une priorité en lui consacrant des moyens à la hauteur des enjeux. C’est une question de responsabilité, un devoir de solidarité ! D’autres pays l’ont fait avant elle, la France peut et doit y parvenir.
Notre document d’analyse du Projet de loi de finances 2017 est accessible à l’adresse suivante : http://bit.ly/2cqyYkD
Notre fact-checking est joint à ce communiqué de presse au format .pdf.
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