La façade du musée
(c) Jean-François Venet
&
Après quatre ans de fermeture pour des travaux de restauration, le musée Fernand Léger de Biot (Alpes-Maritimes) a rouvert ses portes au public qui pourra ainsi découvrir ou redécouvrir les collections permanentes ainsi que l' exposition temporaire « La partie de campagne ».
Les Bâtisseurs seront sensibles à l'événement, puisqu'ils y retrouveront l'artiste qui les a le mieux représentés dans sa série Les Constructeurs (une dizaine de tableaux et plusieurs études) où il a voulu «rendre (...) le contraste entre l'homme et ses inventions, entre l'ouvrier et toute cette architecture métallique, ce fer, ces ferrailles, ces boulons, ces rivets».
Le bâtiment offre désormais de nouveaux espaces d’accueil ainsi qu'une nouvelle circulation donnant accès à la collection constituée d'environ 450 oeuvres, retraçant les différentes périodes de l'artiste.
En 1967, Nadia Léger (épouse de l'artiste) et Georges Bauquier avaient fait don à l'État du bâtiment du musée fondé à la mort de Fernand Léger ainsi que de sa collection composée de 348 œuvres (peintures, dessins, céramiques, tapisseries et bronzes). Le musée bénéficie également de dépôts d'œuvres (peintures et dessins) appartenant à Nadia Léger et Georges Bauquier.
Depuis 1994, la collection s'est enrichie de plusieurs acquisitions de dessins et de dépôts récents du Musée national d'art moderne de Paris-Centre Pompidou. Les œuvres présentées sont le témoignage d'une histoire, d'une rencontre, d'une commande ou d'une recherche nouvelle, comme autant de points de repère de la vie de l’artiste, représentant plus de cinquante ans de peinture.
Marc Barani, l'architecte en charge du réaménagement, a choisi de redonner au bâtiment sa transparence initiale en l'ouvrant par une grande baie vitrée sur la façade ouest du musée. En 1960, le musée dessiné par l'architecte russe André Svetchine s'ouvrait sur un immense vitrail de Fernand Léger qui, traversé par la lumière naturelle, faisait du hall d'accueil un espace baigné de lumière colorée. La scénographie de Birgitte Fryland met en valeur les cimaises aux justes dimensions par rapport aux espaces intérieurs et aux ouvertures, formant un ensemble très cohérent.
De nouvelles installations ont été réalisées afin de faciliter la visite : un comptoir billetterie, une librairie-boutique, une salle pédagogique, une salle présentant la biographie de l'artiste, un atelier pour adulte et enfants, un espace de lecture, une salle de repos et une salle d’exposition temporaire. Le mobilier intérieur et extérieur a été conçu par le designer Eric Benqué : fonctionnel, simple et solide, chaque élément est modulable, clin d’œil à la recherche de construction picturale de Fernand Léger.
Enfin, tous les systèmes de sécurité et de vidéo-surveillance ont été remis aux normes et une réserve du musée a été rénovée en climatisation.
L'aménagement paysager du jardin a été confié à Philippe Deliau qui a sublimé les essences de plantes aux feuillages persistants choisies par Henri Fisch à la création du bâtiment en 1960 en les associant à de nouvelles plantations.
Fernand Léger
Musée national Fernand Léger, Biot. Donation Nadia Léger et Georges Bauquier
ADAGP, Paris 2008, RMN / Gérard Blot
Huile sur toile, 297,5 x 245,5 cm
1954
À l’occasion de sa réouverture, le musée national Fernand Léger a choisi Chacok pour réinventer les tenues du personnel d'accueil et de surveillance. Outre l’esthétisme, les ensembles créés par Chacok répondent à des conditions de confort et des contraintes d'usage : des formes fluides, de l’ampleur et des matières agréables à vivre. Le résultat est détonnant : à la rigueur de l’uniforme et à l’élégance intemporelle du noir, s’oppose une certaine joie de vivre, avec des jupes flottantes et des touches de couleurs incandescentes.
Le musée inaugure sa réouverture par l'exposition « La partie de campagne » organisée par la Réunion des musées nationaux et le musée. Ce titre a été donné par Fernand Léger à plusieurs de ses toiles réalisées à la fin de sa vie. Les dessins et études aux crayons traitent d'un sujet évocateur - celui des loisirs et des congés - que le Front Populaire, en une loi désormais historique, a transformé en un événement social majeur. Liées aux acquis sociaux des années 30, les images que l'artiste nous donne à voir sont largement inspirées de ce qu'il peut lui-même voir chaque fin de semaine : le départ hebdomadaire de ces familles qui, comme un un rituel, vont à la campagne s'adonner au plaisir du farniente ou de la rencontre.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 02 juin à 15:06
Il doit etre leger