Olivier Steiner, La Main de Tristan, Editions des Busclats, août 2016, 159 pages, 14€
Olivier Steiner se rend à une lecture de La Douleur de Marguerite Duras. Il rencontre Patrice Chéreau, l'observe à la fin de la représentation, puis s'en va. Finalement, il fait demi-tour et lui glisse son numéro sur un petit bout de papier. Patrice Chéreau l'appellera. Une relation commence. Au début, tout n'est qu'écrit. Ils ne s'appellent pas, ne se voient pas. Ils discutent, de tout, pendant des heures. Jusqu'à ce jour où ils décident de se rencontrer à Trouville.
On entre dans l'intimité d'Olivier Steiner, de Patrice Chéreau. On découvre les dessous de l'écriture de Bohème, le premier roman d'Olivier Steiner, mais aussi les coulisses du film Persécutions. Le titre aurait été trouvé par Olivier Steiner, même si son nom n'est mentionné nulle part, ce qu'il n'avait pas manqué de faire remarquer à Patrice Chéreau à la sortie du film.
Ce livre n'est pas seulement un déballage de sentiment. Ce roman est bien plus complexe que cela. Les vrais noms sont exposés. Et cela pose plein de questions sur l'autofiction, sur l'écriture, sur l'entourage. Peut-on tout écrire dans un livre ? Peut-on tout dire sans risquer de blesser l'autre ? La main de Tristan pose un tas de questions sur l'intimité, la frontière entre réalité et fiction qu'Olivier Steiner s'était appliqué à brouiller jusqu'à présent et qu'il fait éclater avec ce livre pour ne dire que la vérité, sa vérité.
[Olivier Steiner] Tu sais, si ça se trouve un jour j'écrirai sur toi, je veux dire directement sur toi, sans rien cacher, ni les noms ni les lieux, ni les dates ni les sexes.
[...]
[Patrice Chéreau] Si seulement tu peux attendre que je meure, ça m'arrangerait...
Un roman beau, complexe, intime. Une vraie réflexion sur la littérature, entre les lignes. Un roman à lire.
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