En se dotant de nouvelles lignes directrices pour la prévention et la prise en charge des effets parfoisgraves du sexting chez les adolescents, le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) confirme la prévalence élevée de la pratique et souhaite apporter des outils aux jeunes, aux familles et aux professionnels de la Santé des jeunes. Il s’agit en effet de pouvoir faire la différence entre une expérimentation sexuelle normale et des comportements sexuels à risque chez les enfants et les adolescents.
Le sexting, défini comme l’envoi, la réception ou la transmission de messages ou photos sexuellement explicites via téléphone cellulaire, ordinateur ou autre dispositif numérique, fait partie intégrante des modes de cyber-intimidation, où les jeunes subissent des pressions pour s’engager dans la pratique et voient ensuite leurs photos partagées sur l’Internet avec les conséquences d’une violation de l’image de soi.Si sa prévalence reste difficile à établir (entre 2,5 et 20% des adolescents auraient déjà envoyé une image intime via leur mobile et jusqu’à 40% en auraient reçu au moins une), des études ont déjà suggéré le lien entre le sexting et l’initiation sexuelle voire les comportements sexuels à risque.
L’Institut britannique NICE publie de nouvelles lignes directrices qui répondent à plusieurs objectifs nouveaux ou émergents : s’assurer que la pratique du sexting ne dégénère pas vers d’autres comportements sexuels dangereux et n’entraîne les enfants et les jeunes à être inculpés pour infractions sexuelles. Enfin, l’objectif est aussi d’organiser au mieux leur orientation vers les bons services spécialisés.
Une limite étroite entre expérimentation, comportement sexuel à risque et… infraction : l’idée ici est que ce type de comportement » sexualisé » peut être l’expression d’autres problèmes sous-jacents. Les différents professionnels et les différents services doivent donc travailler, de manière coordonnée, à l’évaluation d’un comportement sexuel à risque, en fonction de l’âge de l’enfant ou de l’adolescent. Familles, mais aussi travailleurs sociaux, services de santé mentale, équipes de santé scolaire, services de soins primaires sont concernés par cette prise en charge. Ces lignes directrices proposent donc des outils et des méthodologies adaptés à l’ensemble des acteurs qui vont intervenir autour de l’enfant ou de l’adolescent.
Des indicateurs possibles sont également suggérés, tels qu’un langage ou un comportement » sexualisés » -comme le sexting justement- ou la consommation de vidéos pornographiques par exemple.
Un outil diagnostique :Brook Sexual Behaviours Traffic Light Tool, est un outil qui permet ainsi d’identifier la gravité du comportement à l’aide d’un système de type feux de circulation. L’outil rend possible une évaluation précoce utile avant toute décision d’intervention. Un comportement sexuel dangereux incite à la consultation de services spécialisés en santé mentale ou de services de protection de l’enfance.
Sources: NHS Tuesday September 20 2016 NICE issues new guidelines on sexting in teens et NICE (National Institute for Health and Care Excellence) September 20 2016 Harmful sexual behaviour among children and young people (Vignette NHS)
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