POLLUTION INTÉRIEURE: Les 10 composés les plus toxiques de la poussière domestique – Environmental Science & Technology

Publié le 21 septembre 2016 par Santelog @santelog

Phtalates, retardateurs de flamme, perfluoroalkylés (PFASs), parfums synthétiques et phénols sont parmi les produits chimiques nocifs identifiés le plus fréquemment dans la poussière domestique. Des composés qui entraînent des effets néfastes et parfois sévères sur la santé, en particulier chez les jeunes enfants. Ce triste  » top 10  » des composés toxiques de la pollution domestique, nous est proposé par une large méta-analyse de la George Washington University qui a rassemblé les données d’analyse d’échantillons de poussière prélevés dans 14 États américains pour identifier ces toxiques couramment trouvés dans la poussière. Résultats dans la revue Environmental Science & Technology.

On publie beaucoup sur la pollution de l’air extérieur, cependant la poussière domestique nous expose aussi et sur des durées plus longues, à un large éventail de composés chimiques toxiques issus de l’usage de produits du quotidien, rappellent ces chercheurs du Milken Institute de l’Université George Washington. L’équipe propose ici la première méta-analyse de ce type, basée sur une compilation des données d’échantillons de poussière prélevés aux États-Unis.  » Notre étude est la première analyse complète des produits chimiques issus de produits de consommation courants, trouvés dans la poussière domestique « , explique l’auteur principal, Ami Zota, professeur de santé environnementale au Milken Institute :  » Les résultats suggèrent que les enfants, en particulier, sont exposés sur une base quotidienne à de multiples produits chimiques dans la poussière associés à des problèmes de santé graves « . L’analyse identifie ainsi les 10 composés les plus toxiques de la poussière domestique.

La méta-analyse a porté sur les données de 26 études et un ensemble de données non publiées d’analyses d’échantillons de poussière prélevés dans les maisons de 14 Etats. 45 composés chimiques toxiques issus de produits de consommation et ménagers (revêtements de sol et de mobilier, produits de soins personnels et de nettoyage, …) ont ainsi été identifiés.

·   Le DEHP (DiEthylHexyl Phthalate), un type de phtalate produit chimique arrive en pole position sur cette liste.

·   D’ailleurs, globalement, les phtalates (DEP, DEHP, BBP et DnBP) forment la catégorie de toxiques retrouvée au plus haut niveau dans la poussière : soit en concentration moyenne de 7.682 nanogrammes par gramme de poussière, soit un niveau multiple des niveaux des autres substances.

·   suivie par les phénols,

·   et des produits chimiques ignifuges (dont un retardateur de flamme cancérigène connu, le  » TDCIPP « .

Précisément,

·   10 produits chimiques nocifs se retrouvent dans 90% des échantillons de poussière analysés,

·   la poussière intérieure contient toujours 4 classes de produits chimiques nocifs à des quantités élevées : il s’agit des phtalates, des phénols (produits de nettoyage et articles ménagers), les retardateurs de flamme et les composés fluorés utilisés pour fabriquer les ustensiles de cuisine antiadhésifs.

·   Ces composés sont de nature à entrer dans le corps des jeunes enfants.

·   Les phtalates tels que DEP, DEHP, PNOD et DIBP sont associés à de nombreux risques graves pour la santé (dont une baisse de Q.I. et des problèmes respiratoires chez les enfants).

·   Les produits chimiques hautement fluorés tels que le PFOA et le PFOS sont également élevés sur l’échelle des dommages sanitaires possibles.

·   Enfin, toutes ces substances en petite quantité mais sur une longue durée peuvent s’additionner avec des effets démultipliés (risque de cancers, de toxicité du développement et de la reproduction…).

Des niveaux décrits comme  » choquants  » par les auteurs.

Quel processus : les composés chimiques sont libérés dans l’air et entrent dans la poussière et se déposent sur le sol, les meubles et autres objets. Ces composés sont inhalés, ingérés ou absorbés par la peau. Les nourrissons et les jeunes enfants sont particulièrement à risque d’exposition aux substances chimiques présentes dans la poussière parce qu’ils rampent, jouent à même le sol, et vont également mettre leurs mains à la bouche.

Quelques mesures simples, telles que le maintien de niveaux de poussière faibles, un lavage régulier des mains, la non-utilisation de produits de soins et ménagers contenant ces substances toxiques peuvent permettre de réduire l’exposition de la famille.  » Des mesures qui peuvent faire une réelle différence non seulement pour la santé, mais aussi pour l’évolution du marché vers des produits plus sûrs « .

Source: Environmental Science & Technology September 14 2016 DOI: 10.1021/acs.est.6b02023 Consumer product chemicals in indoor dust: a quantitative meta-analysis of U.S. studies (Visuel@Milken Institute School of Public Health at the George Washington University)

Plus d’étudessur la Pollution de l’air intérieur