PSG : Été sans saveur, étrange mercato ?
Déjà dix jours que le journal des transferts a définitivement pris fin. Dès le début de l’été, on savait que ça allait bouger. À Paris notamment, Nasser avait promis du changement et l’entrée dans une nouvelle ère. Pour ce qui est du changement, les plans sont respectés. Une nouvelle ère d’accord, mais laquelle ?
Pour la première fois sous l’ère Qatari, le PSG laisse perplexe. Clairement, Paris semble moins fort que les précédentes saisons, moins sereins à l’approche des matchs importants. La confiance n’est plus au rendez-vous et les premiers résultats s’en font ressentir. Vendredi soir contre Bordeaux, l’ombre de Zlatan planait encore sur le Parc. Mais Ibra n’est plus là. Il va falloir s’y faire. Et vite. Pour remplacer le géant Suédois, tous rêvaient de Griezmann, Ronaldo et pourquoi pas Neymar. Oui, mais non. L’histoire attendra. C’est comme ça.
PSG : un nouveau départ
Cet été, le PSG a peut être tout fait sauf se renforcer. Il y’a, en tout cas, de bonnes raisons de le penser. Décryptage. Le 23 juin dernier, Laurent Blanc se voyait renvoyer en échange de quelques 22 millions d’euros. Quelques semaines plus tard, Unai Emery était nommé à la tête du PSG. Emery, c’est qui ? Un espagnol de 44 ans, un joli palmarès en Espagne mais pas de quoi faire des bonds. Emery est arrivé avec ces envies et ces certitudes. Après seulement quatre journées, c’est déjà compliqué et le match de Ligue des Champions de cette semaine peut déjà s’avérer déterminant. On reprochait à Blanc de ne pas avoir de vrai(s) méthode(s). Emery en a une, mais elle est incomprise. Dommage.
PSG – Emery contre Arsenal
PSG, des lignes renforcées ?
En défense, statut quo ou presque. David Luiz est parti dans les dernières heures du mercato, contre une trentaine de millions d’euros. Une surprise certes, mais sans doute un bon coup pour Paris. En 2 saisons dans la capitale, le brésilien n’a globalement pas apporté ce pour quoi il avait été recruté. Parfois trop friable, sans doute trop fougueux. En recrutant Meunier, le PSG avait déjà assuré une charnière centrale solide puisqu’Aurier peut aussi glisser dans l’axe au besoin. D’autant que Kimpembe semble être sur la bonne voie pour se faire une vraie place au sein de l’effectif parisien. Ironie du sort, peut être, le cas Serge Aurier. Indiscutable en ce début de saison, Aurier a changé de dimension et de statut en défense. Derrière le capitaine Thiago Silva, il est en est devenu un leader. Souvenez vous d’une chose : sur périscope en mars dernier, il y’a 6 mois exactement, Aurier avait insulté Sirigu, Wan Der Wiel, Zlatan et Laurent Blanc. De tout cela, il n’en reste plus qu’un : c’est lui !
Derrière donc, il y’a du monde et des complémentarités. Tout ce qu’il faut pour envisager une saison sereine.
Au milieu en revanche, ce n’est pas tout à fait la même histoire et autant le dire de suite, il n’y aura pas de place pour tout le monde. Beaucoup d’arrivées pour un seul départ, celui de Benjamin Stambouli (parti à Schalke 04). Ça risque donc de bouchonner un peu et il va falloir se battre. Motta – Verratti – Matuidi – Rabiot et Di Maria semblent, pour le moment en tout cas, avoir une bonne longueur d’avance sur le reste du lot. Pour autant, ils sont nombreux à prétendre aux places.
Pour la recrue Krychowiak, il va falloir attendre et prouver pour espérer obtenir un peu de temps de jeu. Javier Pastore à bien des ambitions lui aussi et peut potentiellement avoir sa chance. Encore faudra t-il s’épargner des blessures pour ne pas connaitre une nouvelle saison blanche.
Libre de tout contrat, Ben Arfa a fait le choix du cœur et des racines. Mais à 29 ans, Hatem ne peut s’attendre à mieux qu’un rôle de joker. Il n’a finalement rien prouvé au plus haut niveau et se retrouve donc face à un défi de taille : réussir dans un grand club européen.
En bref, ils seront donc quelques uns à passer leurs samedis soirs en loges avec les petits fours. En attendant sagement leur tours…
Faire oublier Zlatan
Définitivement, le PSG est entré cet été dans une nouvelle ère. Il y’en a eu une avant Zlatan. Il y’aura une après. Il faut faire avec. Zlatan était un « package » : laisser partir le joueur, c’était accepter de perdre une identité forte. Il faut maintenant meubler.
Il y’a Edinson Cavani, bien sur, mais depuis son arrivée à Paris, le matador au 63 millions ne les vaut toujours pas. En 2014, pendant la blessure de Zlatan, l’option de mettre Cavani en pointe s’était déjà posée. Grâce à Zlatan, Blanc n’a pas eu besoin d’insister. Emery lui, semble en redemander. Difficile donc de voir en l’Uruguayen un remplaçant de luxe du géant Suédois.
En soutien de Cavani, il y’a aussi la possibilité Lucas. Seulement, depuis qu’il est arrivé, le brésilien ne progresse pas. Il est un bon joker, pas un grand titulaire.
L’arrivée de Jese en provenance du Real Madrid va peut être permettre de régler quelques soucis. Plutôt milieu, Jese peut aussi évoluer devant. C’est une bonne chose. De là à venir jouer les troubles fêtes, c’est autre chose…
Aujourd’hui, Ibra semble s’éclater en Premier League ou il a retrouvé son mentor de toujours, José Mourinho. Et quand un journaliste demande à Zlatan ce qui lui manque du PSG, la réponse est à la fois claire et symptomatique : » il me manque juste ma dernière fiche de paye ».
Paris donc, n’a pas encore tout à fait oublié le Zlatan des grands soirs. Lui, si…
PSG, Jese Rodriguez Ruiz
Les jeunes attendront
Paris plus qu’ailleurs, les jeunes premiers du PSG savent à quoi s’en tenir. Au camp des loges, il y’a une règle pour s’imposer : il faut bien souvent s’exporter. Kingsley Coman est un cas d’école mais il y’en a d’autres.
Seul Adrien Rabiot est le contre exemple parfait. Il est de ceux qu’on aimerait parfois qu’il se taise mais dont on a du mal à se passer. Au milieu, Rabiot n’a jamais déçu. Avec Blanc, il avait déjà du temps de jeu et a su répondre présent dans les grands rendez-vous. Emery, lui aussi, en a fait une de ses nombreuses possibilités au milieu du terrain.
Pour les autres, il faudra jouer des coudes pour espérer fouler quelques minutes voir quelques secondes, la pelouse du Parc cette saison.
Jean Kevin Augustin, auteur d’un très prometteur Championnat d’Europe U19 aurait peut être pu profiter d’un prêt dans un club de seconde zone pour aller parfaire ses gammes et obtenir un temps de jeu qu’il n’aura pas, ou peu, dans la capitale. Même combat pour Hervin Ongenda dont on n’imagine pas mieux, en dehors de quelques rares apparitions en Ligue 1, qu’un statut de professionnel au sein de l’équipe réserve.
D’autres jeunes pousses comme Nkunku, Georgen, Ikone et Callegari attendront sagement leur tour. Il y’a fort à parier qu’ils ne fouleront pas les pelouses de Ligue 1 avant la trêve. En attendant, il faudra, dans le meilleur des cas, prendre du temps de jeu en équipe réserve et patienter jusqu’au mois de janvier. Dans ce monde du football où l’argent est roi, le club parisien est un cas d’école. Les hautes instances du PSG n’aiment pas prêter. Conserver pour mieux regner. Pour le club, c’est une philosophie. Plutôt une utopie…
PSG, Que peut espérer Augustin ?
Vivement cet hiver…
Globalement donc, le mercato du PSG n’a rien de mirobolant. En y regardant de plus prêt, on peut se dire que, contrairement aux autre saisons, Paris a renforcé son banc plus que son onze titulaire. C’est bien au vu du copieux calendrier qui promet encore, quelques blessures au sortir des fêtes. C’est bien mais c’est finalement peu. Reste à savoir si ces nombreux choix du mercato, parfois surprenants, peuvent s’avérer suffisant pour jouer les Grands d’Europe en mai prochain.
Non, le championnat, la Coupe de France et la Coupe de La Ligue ne suffisent plus. Et c’est rien de le dire. Il faut maintenant agir. On jugera le bilan. Pour le moment, on attend patiemment…
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