Par Thomas Haeflin - 20/09/2016 | 12:39
Selon cette étude, en additionnant l'endettement de l'Etat, des ménages, et surtout des entreprises, les dettes accumulées en Chine s'élèvent à 22 000 milliards d'euros. La situation est particulièrement préoccupante pour les entreprises qui, avec des dizaines de milliers de salariés, continuent à produire à bas coût alors que les marchés ont chuté, à la fois à l'exportation et en Chine elle-même. Elles produisent sans client, accumulant des surcapacités considérables, qui ont été constituées à crédit. Le cas du complexe sidérurgique de Bohal Steel, à Tianjin, sur la côte orientale, qui vient de subir une restructuration de plus de 20 milliards d'euros, est un exemple éloquent. Pour la BRI, la Chine a atteint la côte d'alerte et le risque de voir les faillites se multiplier et les banques s'effondrer sous les crédits non remboursables est grand.
Cette situation est la résultante de l'entêtement des autorités chinoises à entretenir la croissance par tous les moyens, y compris les moyens artificiels. Elles ont ainsi, depuis la crise financière de 2009, dopé l'économie du pays au crédit, multipliant les crédits pour les grosses entreprises publiques, mais également faisant accumuler des centaines de milliards d'euros de créances pourries pour les banques qui sont elles-mêmes publiques. Le pays est plongé dans un cercle vicieux, requérant toujours davantage de dettes et de crédits pour se maintenir. Pour de nombreux experts, le krach qui est prédit depuis de nombreuses années déjà pour la Chine, dont la lenteur encourage paradoxalement les banquiers et les financiers à prendre de plus en plus de risques, approche de manière inexorable. La BRI estime qu'une crise financière pourrait frapper la Chine dans les trois prochaines années.