Acclamé pour Blue Ruin, le jeune réalisateur Jeremy Saulnier continue de dynamiter les genres à sa sauce indé. Avec Green Room, on redécouvre le survival, avec ses qualités comme ses défauts.
Anxiogène. Des punks à chiens, des croix gammées, une sale de concert sordide... dès que Green Room déroule son tableau, on se sent déjà happé par l'atmosphère morbide et la pente dégénérescente sur laquelle le cinéaste nous entraîne. Mais le plus surprenant reste le réalisme de l'œuvre, n'hésitant pas à sacrifier son rythme pour poser chaque décision avant d'observer avec quelle rapidité les conséquences se veulent cruelles. Mal à l'aise garanti !
La plume succombe devant la caméra. Dans ce huit-clos sanguinolent, le réalisateur s'amuse à jouer sur les tons entre son vert chromatique des décors / lumières et son rouge barbare des exécutions. Visuellement, Green Room sort du cadre pour accoucher d'un tableau tout aussi séduisant. Dommage que cela se fasse au détriment de la construction des personnages auxquels on ne parvient pas à s'attacher, jusqu'à un final à la limite du guignolesque. La manière nous fascine, les individus beaucoup moins...