Critiques Séries : Narcos. Saison 2. Episodes 9 et 10.

Publié le 20 septembre 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Narcos // Saison 2. Episodes 9 et 10. Nuestra Finca / Al Fin Cayo!.
SEASON FINALE


Cette fin de saison c’est la chute inévitable de Pablo Escobar et la façon dont ce dernier a tenté de faire sa propre rédemption. Cette fin est plus compliqué que l’histoire de Pablo finalement et c’est peut-être bien aussi ce qui fait l’intérêt de cette série finalement. En effet, la capacité de cette dernière à savoir impliquer le spectateur dans l’histoire de son anti-héros me plaît. Un peu comme avec Dexter en son temps par exemple, on est touchés par l’histoire de Pablo malgré tout ce qu’il a pu faire de terrible. S’il y a bien quelque chose de terrible là dedans c’est le fait que les morts s’accumulent et que certaines sont plus difficile à vivre que d’autres. De son côté, Pena continue d’être un peu entre deux eaux. J’aime bien la façon dont Pedro Pascal parvient à jouer sur les deux plans. C’est soigné et pile poil ce qu’il nous fallait. Pablo a pris refuge de son côté dans une humble petite ferme : celle de son père. D’ailleurs, Alfredo Castro est parfait dans le rôle de ce vieille homme plus abimé par les actes de son fils que par l’âge. C’est un homme épuisé et silencieux, incarné de façon brillante par un acteur qui sait peser le poids de son personnage face à Wagner Moura. Il refuse d’accepter le nom de rue de son fils, Pablo Escobar. On découvre alors pour ceux qui ne le savaient pas déjà qu’il s’appelle réellement Jhon.

Ce dernier pourrait être heureux dans son petit coin de paradis. C’est tranquille, paisible, mais il aime trop l’argent et ce que cela peut lui apporter. Murphy de son côté continue d’être égal à lui-même ce qui le sert et le désert à la fois. C’est d’ailleurs très étrange le sentiment que j’ai face à ce personnage. D’un côté je trouve que tout fonctionne très bien et d’un autre, je trouve qu’il y a un truc qui ne colle pas vraiment. Tout au long de « Nuestra Finca », la série prépare le terrain au final de façon paisible. Notamment du point de vue de Pablo alors que Narcos se concentre sur son pèlerinage dans la ferme de son enfance afin de retrouver son père. C’est de très jolis passages qui viennent appuyer de façon très touchante sur les personnages. Au delà de ça, il y a des tas de choses qui se trament, notamment une réorganisation du cartel de Medellin et les forces de l’ordre qui sont toujours à la poursuite de Pablo. Tata a elle aussi son petit moment. Car il fallait bien qu’elle reste dans les parages et que l’on appuie sur le personnage et son utilité dans l’univers de Narcos. Ce qui n’est pas centré sur Pablo est légèrement moins intéressant bien entendu. La séquence d’ouverture du dernier épisode de la saison est plutôt symbolique du rêve que Pablo voulait incarner.

Il voulait être Président de la Colombie et changer les choses. S’il a beau avoir tué des gens et adorer l’argent, cela n’en reste pas moins quelqu’un qui sait d’où il vient. La séquence est peut-être un peu forcée et too-much mais elle apparait au bon moment dans la série. Narcos avait besoin de cette petite pastille nous rappelant les rêves que Pablo ne pourra plus jamais exhausser. En explorant beaucoup plus les personnages que ce que l’on avait pu voir jusqu’à présent, Narcos fait de très belles choses. Notamment dans la relation entre Pablo et Limon. Cette relation est vraiment touchante. Quand Tata compare Pablo à Mandela, la référence n’est pas forcément si vaine que ça à la différence près que Mandela n’a pas incarné le mal comme Pablo a pu l’incarner. J’ai beaucoup aimé le contraire qui est fait dans le dernier épisode de la saison, comme le dernier repas du condamné à mort alors que Pablo décide de partir en ville afin de manger une glace à la fraise. Il pense au fond de lui que les gens de Medellin ne vont jamais le donner à la police car ils l’adorent et qu’il a incarné pour eux une forme d’espoir quand il s’est présenté aux élections. Cela se comprend. Et l’aventure d’une journée est là aussi très jolie, avec de jolies émotions bien placées. Tout ce qu’il fallait pour que l’on passe un bon moment en somme.

Finalement, cette conclusion est la plus logique de toutes et surtout la plus réussie. Narcos se sert de ses qualités et fait bien attention de les mettre en avant au travers d’un solide casting qui sait toujours donner le meilleur de lui-même. Si Narcos a encore deux années devant elle, il est vraiment difficile de savoir dans quelle direction la série va bien pouvoir nous embarquer. Mais je reste dans l’attente de le voir. Surtout que l’assaut pour Pablo est assez impressionnant, suffisamment en tout cas pour nous laisser espérer une telle qualité de production l’année prochaine.

Note : 9/10. En bref, belle fin de saison pour une belle série.