Après avoir été ébloui par sa voix dans les disques de Jon Hopkins Insides et Immunity, puis dans l’EP Diamond Mine, cette fois-ci pour une véritable collaboration entre lui et le producteur-compositeur anglais, voici le retour de la plus belle et plus touchante voix venue d’Écosse.
Kenny Anderson, qui publie ses œuvres solos sous le pseudo de King Creosote, revient, deux ans après From Scotland With Love, avec un album d’une sincérité et une humilité toujours aussi déconcertantes. Le paroxysme étant que, alors qu’il a sorti des dizaines (oui, des dizaines) d’albums depuis ses débuts, il ne se refuse pas à des choix que l’on trouverait sur la papier tout sauf originaux. Pour exemple, que direz-vous en sachant qu’il y a de la cornemuse sur le titre « Melin Wynt » ? Personnellement, on me l’aurait dit, j’aurais peut-être carrément zappé cette chanson. Pourtant, c’est l’une des réussites de l’album.
Bien sûr, au-delà des stéréotypes, il est absolument indéniable que King Creosote est, avant tout, un artiste écossais. Il l’affirme et le confirme, mais pas à outrance pour autant. Non, il l’est, un point c’est tout. Dès lors, sa musique peut, a le droit, voire le devoir, de refléter ce trait de sa personnalité. Cela donnant, par moment, des accents tout à fait folk (mais pas folklorique) à certaines de ses chansons.
Enfin, je n’irai pas plus loin pour parler de King Creosote et de son nouvel album Astronaut Meets Appleman. Écoutez simplement le premier titre, en sept minutes, « You just want ». Si vous ne succombez pas, je ne sais même pas pourquoi vous me lisez. Dans l’autre cas, profitez comme il se doit de cette musique qui arrive à point nommé en cette fin de saison déjà grisée et pluvieuse, mais tout sauf triste.
(in heepro.wordpress.com, le 20/09/2016)
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