Le yoga du son par Philippe Barraqué

Publié le 20 septembre 2016 par Harmonic777888 @phbarraque

 Le Yoga du son nous aide à trouver l’accord, à rétablir l’harmonie de l’être, tant dans le bon fonctionnement des organes, des glandes endocrines, des centres énergétiques que dans le lien souvent interrompu avec les éléments primordiaux.

Pour cela, il faut lâcher prise, se laisser porter, emporter dans les tourbillons harmoniques des Mantras, plonger dans les vibrations profondes des syllabes sacrées, absorber dans chaque goutte sonore d’un mot sanskrit auquel on associe le mouvement ou le geste juste. Le Yoga du son est bien plus qu’une technique de relaxation et de guérison, c’est un art de vivre chaque résonance au plus intime de soi.

Y-a-t il plusieurs formes de Yoga du son ?

On a tendance aujourd’hui à le considérer comme un terme générique englobant des pratiques vocales diverses : chant celte, chamanique, soufi, etc. Il est bon de rappeler que les origines du Yoga du son sont indiennes et qu’avant de se disperser aux quatre coins du monde des traditions orales, l’immersion sonore dans le panthéon sonore védique est indispensable. C’est dans ce berceau de l’Inde et de l’hindouisme que le Yoga du son s’est répandu dans les milieux brahmaniques, bouddhiques et chez les Jaïnas, une religion fondée par Mahâvirâ, « le Grand Héros », vers 400 av. J.-C. Rien n’empêche ensuite de suivre la Voie que le Yoga a empruntée en s’initiant aux sons et aux mantras du bouddhisme tibétain et zen.

Quelles sont les techniques utilisées ?

La finalité du Yoga du son n’est pas, à la manière des soufis ou des chamans, de parvenir à l‘extase, mais plutôt à un état « d’enstase » (selon l’expression de Mircea Eliade), c’est-à-dire dans une forme d’exaltation très profonde de méditation sur soi-même : le Samâdhi. Pour cela, on utilise des monosyllabes (Bîjas), des formules syllabiques répétitives (Mantras), associés à des postures corporelles, des gestes symboliques (Mudras), des diagrammes (Yantras), des visualisations, des couleurs, etc. Selon sa forme étudiée, le Yoga du son prend différentes appellations traditionnelles : Mantra-Yoga (pratique des Mantras), Nâda-Yoga (énergie vibratoire), Shabda-Yoga (nature transcendante des sons).

 Quels sont les effets bénéfiques du Yoga du son ?

En vous conviant à explorer vos résonances, vos vibrations, vos rythmes internes, vos souffles, le Yoga du son renforce vos capacités mentales (concentration, intuition, réceptivité) et votre résistance aux maladies (défense immunitaire, régénération cellulaire). En effet, le pratiquant dispose d’un grand choix de sons puissants capables de traiter la plupart des maux courants, notamment les pathologies chroniques, les problèmes psychosomatiques et les difficultés d’expression et de communication.

Parmi ses effets bénéfiques constatés, citons :

  • Un état de détente favorisant la libération des tensions musculaires liées au stress et régulant les fonctions respiratoires, circulatoires et endocriniennes.
  • Un ralentissement des ondes cérébrales par synchronisation des deux hémisphères.
  • Une action antalgique par la sécrétion d’endorphines durant l’intonation des sons.
  • Une tonicité mentale et un renforcement des mécanismes de défense du métabolisme.
  • Une amélioration des troubles liés à un déséquilibre des systèmes nerveux sympathique et parasympathique : arythmie cardiaque, désordre digestif, etc.
  • Une meilleure structuration spatio-temporelle pour les personnes en perte de repères, ne sachant pas gérer leur emploi du temps et canaliser leurs énergies.
  • Un apaisement affectif, une amélioration des troubles du comportement.
  • Une relation privilégiée avec le concert de la nature se répercutant sur son mode de vie et sa manière de s’alimenter, de se soigner.
  • Une audition plus fine des sons et des vibrations agissant sur les troubles auditifs et de la perception.
  • Un rétablissement des rythmes biologiques et du contact avec la réalité.
  • Une qualité d’écoute et d’attention facilitant les liens relationnels et améliorant la socialisation.
  • Une connaissance de soi approfondie et un développement des potentialités créatives.
  • Une exploration ludique des états modifiés de conscience produits par les sons favorisant l’éveil et la transformation.

Y a-t-il des contre-indications à le pratiquer ?

Le Yoga du son vous rétablit dans vos résonances internes et ne demande pas de posture compliquée. Il est donc conseillé pour les personnes qui, du fait de leur âge ou d’une déficience, n’ont pas les conditions physiques pour faire les Asanas ou s’asseoir à même le sol. Il n’y a pas non plus de contre-indication pour la femme enceinte, bien au contraire : l’immersion sonore contribue à l’épanouissement de la mère et de l’enfant. Toutefois, la pratique sonique doit être douce et la respiration abdominale bien contrôlée. En cas de problème de santé, il est important de rester à l’écoute de son corps, de ne pas aller au-delà de ses possibilités. Si nécessaire, prenez conseil auprès de votre médecin traitant.

Les seules contre-indications concernent certains troubles mentaux : malades psychotiques notamment. Toutefois, mon expérience de musicothérapeute me permet d’attester que ce Yoga sans posture a été bien souvent bénéfique, même dans des cas jugés difficiles, sans que cela n’interfère avec les traitements médicaux.

  Comment puis-je utiliser le Yoga du son au quotidien ?

Les utilisations sont nombreuses notamment contre le stress, l’anxiété, les peurs mais aussi pour les soins naturels et le bien-être.

  • Accordez-vous quelques minutes par jour pour émettre des sons, respirer, cultiver le silence.
  • Isolez-vous des nuisances sonores de la ville ou de votre voisinage en pratiquant le Yoga du son. Par exemple, transformez mentalement les fréquences graves d’une chaine hi-fi particulièrement envahissante en leur associant le son OM ou en répétant un Mantra sur le même rythme.
  • Un son intériorisé durant un examen médical, une séance d’acupuncture ou d’ostéopathie accompagne le geste du praticien, réduit la douleur et aide à optimiser les effets thérapeutiques.
  • Un Mantra répété intérieurement calme l’anxiété, la peur du dentiste, la timidité excessive. Les mots peuvent être simples, faciles à retenir, mais chargés de sens : « Oui », « Alléluia » sont des Mantras !
  • A chaque fois que vous vous sentez en difficulté, récitez en vous-même une formule mantrique ou intériorisez un son. Cela vaut pour les situations extrêmes, les conflits, les émotions perturbatrices comme pour trouver facilement une place de parking !
  • Emettre des sons pendant son soin de beauté, sa thalasso ou sa SPA personnelle, libère le mental et procure des sensations très agréables de fluidité et de pureté.

L’énergie et le son, comment ça marche ?

C’est un échange constant d’énergie qui s’opère entre le moment où vous émettez votre son et l’instant où vous le rendez au silence. Lorsque vous le projetez dans l’espace, vous dispersez des milliers de particules d’énergie autour de vous qui interagissent sur les personnes qui vous entourent, le lieu où vous vous trouvez et bien au-delà encore ! Quand vous refermez la bouche pour que le son résonne intérieurement, vous récupérez cette énergie qui s’est enrichie et transformée grâce aux vibrations des êtres, des lieux et des mondes qu’elle a touchés. Mais l’énergie vibratoire (Nada) circule aussi par le simple pouvoir de la pensée, de la prière, ou par la présence d’un maître : « son silence vibrant » (Anâhata Dhwani) est capable de modifier votre champ énergétique et de vous libérer des maladies.

 Comment le Yoga du son peut-il me faire du bien et me libérer ?

Bien sûr, le Yoga du son, en stimulant vos plexus, en massant harmoniquement vos organes, en régénérant votre respiration, a des vertus thérapeutiques, mais ce ne sont que les effets physiques – presque secondaires – d’une transformation plus profonde. Comme vous le savez maintenant, l’expérience commence quand le son échappe au contrôle de la conscience. Le Yoga du son est un moyen de dépasser le bruit que produit notre être extérieur, de sortir de son ego, de faire taire ses conflits humains, de s’extraire de son microcosme, de se détacher – ne serait-ce que le temps d’un inspir – des vicissitudes de l’incarnation.

« C’est la notion de « toi » et de « je » qui a toujours maintenu votre mental captif, nous dit la grande sage indienne Mâ Ananda Moyî. Vous devez comprendre qu’il faut utiliser la combinaison de sons qui a le pouvoir de vous libérer de cette servitude. En vérité, c’est par le son que l’on pénètre dans le silence ; car il est manifesté dans toutes les formes, sans exception. »

En quoi le Yoga du son ouvre-t-il la Voie?

Le son trouve sa plénitude lorsqu’il cesse de parler à nos sens. Chaque pratique mantrique tend vers la vibration pure, « le son au-delà du son ». Ces expériences sonores invitent au lâcher prise, à un abandon de soi, à une écoute globale tournée vers les autres, dans toutes les directions de l’univers. Cet état de « non-son » permet d’accéder à la connaissance, parfois à l’Illumination.C’est sur ces chemins qui mènent à la nature transcendante de la vibration que les sons vous entraînent. Le Yoga du son est une Voie vers ce retrait.

« Les maîtres védiques étaient capables de sommer le soleil et la lune et toute forme d’énergie par la vibration, nous rappelle le maître indien Nithyananda Dhynapeetam. Par le son, tout simplement, ils étaient capables d’influencer toutes choses et de réaliser tout ce qu’ils voulaient.»

 Nécessite-t-il des connaissances musicales particulières?

Il n’a rien de commun avec la musique, telle qu’on la définit sur un plan esthétique en Occident. Le Yoga du son cherche à vous faire découvrir votre résonance profonde à partir de monosyllabes ou de mots réitérés qui vont s’inscrire durablement en vous. Peu importe que votre voix soit belle, que votre chant ne reproduise pas exactement les notes musicales sur le clavier, car le son n’est ici qu’un support d’évolution et non une finalité. Il faut donc prendre les indications de note musicale en relation avec chaque chakra pour ce qu’elles sont : des indications! Si le troisième chakra correspond à la note Mi, selon la tradition, dites-vous bien qu’il ne s’agit pas d’un son figé – au demeurant issu d’un mode musical indien – et que c’est votre tonalité personnelle, votre chant du cœur, qui s’exprime avant toute chose.*

*Cet article est extrait du livre Le Yoga du son, Philippe Barraqué, Guy Trédaniel éditeur [ISBN : 978-2-8132-0383-0]


Plus d’infos : www.yogaduson.info

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Bio : Fondateur de la thérapie vocale et auteur d’ouvrages de référence sur le bien-être par les sons et le développement personnel, le musicothérapeute et musicologue Philippe Barraqué transmet son expérience et sa passion pour la voix et ses pouvoirs de guérison dans le monde entier.


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